Zemmour : Premier meeting de campagne dans un climat de tensions et de violences

 Zemmour : Premier meeting de campagne dans un climat de tensions et de violences

Eric Zemmour discourant lors de l’ouverture de la « convention de la droite », organisée à Paris, le 28 septembre 2019. SAMEER AL-DOUMY / AFP

Premier meeting et premiers incidents violents pour Eric Zemmour. Après l’épisode désastreux de Marseille et l’interview ratée dans le 20 h de TF1, la campagne du sulfureux polémiste ne démarre pas de la meilleure manière.

Équipe de journalistes brièvement mise à l’abri, violences contre des militants de SOS Racisme: une série d’incidents a émaillé le premier meeting de la campagne présidentielle d’Eric Zemmour au Parc des expositions de Villepinte (Seine-Saint-Denis). Avant même les premiers discours, le ton monte brutalement contre une équipe de l’émission Quotidien (TMC-TF1).

Alors qu’ils interrogent des participants, un petit groupe de jeunes supporters du candidat d’extrême droite s’en prennent aux journalistes. Puis, la foule, de plus en plus importante, les hue au cri de « Tout le monde déteste Quotidien ». « Bande de vendus », pouvait-on aussi entendre dans les travées.

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La sécurité doit intervenir précipitamment pour les mettre brièvement à l’abri. « La sécurité a surréagi. Ils sont revenus. Il n’y a eu aucune violence », assure l’équipe de communication du candidat.

 

Agression de militants de SOS Racisme

Nouvelle flambée de violence au début du discours. Une dizaine de militants de SOS Racisme, dissimulés dans le public, dévoilent des vêtements pour dire « non au racisme ». Dans une vidéo de l’association, on les voit aussitôt recevoir des coups, de chaises notamment.

Plusieurs courses-poursuites ont lieu à l’arrière de la salle pour les exfiltrer, dans une grande confusion. Certains participants du meeting se dissimulent le visage, visiblement décidés à en découdre. La situation revient au calme au bout d’une dizaine de minutes. Un membre de la sécurité évoque l’exfiltration de « quelques militants antifas », leur reprochant d’avoir voulu semer le trouble.

« On voulait faire une action non violente, j’insiste non violente. Les gens se sont levés pour nous frapper », assure Aline Kremer de SOS Racisme. Selon un journaliste de l’AFP, au moins deux personnes saignent.

« Cela fera l’objet de plaintes de la part de militants agressés pour déterminer qui sont les agresseurs et qu’ils répondent de leurs actes », prévient le président de SOS Racisme Dominique Sopo.

 

« Reconquête! »

Ces personnes « n’avaient pas à être là. Il ne faut pas venir faire de provocation dans notre salle », réagit de son côté Antoine Diers, un membre de l’équipe de campagne d’Eric Zemmour. En début d’après-midi, quelque 2 000 manifestants avaient défilé dans les rues de Paris pour « faire taire » Eric Zemmour. Des militants hostiles au candidat d’extrême droite s’étaient aussi à Villepinte, où 46 personnes, qui se trouvaient dans une zone interdite aux manifestations ont été interpellées, selon la préfecture de police.

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En dépit de ces incidents, le meeting peut se tenir. Il est rythmé par plusieurs Marseillaise ou le slogan « on est chez nous », régulièrement présent chez sa concurrente d’extrême droite Marine Le Pen (RN). Au milieu d’une nuée de drapeaux français, plusieurs participants arborent le drapeau de leurs régions.

Le nom du nouveau parti d’Eric Zemmour s’affiche en grand: « Reconquête! » Sur les sièges, un tract présente le candidat, qui va « mettre fin à l’invasion migratoire » et « dénonce l’effondrement de l’Éducation nationale ».