Yémen : Le 1er trimestre 2022 a été le plus violent depuis 3 ans
Depuis 9 mois, un cessez-le-feu aérien est respecté au Yémen, malgré l’absence d’accord entre les belligérants depuis octobre. Une période d’incertitude qui fait craindre le pire. En effet, l’ONG Yemen Data Project a recensé que le trimestre précédent le cessez-le-feu, a été la période de bombardements la plus intense depuis avril-juin 2018.
Les Yéménites ont pu passer depuis 9 mois une accalmie relative sur leur territoire. En effet, la trêve, en vigueur depuis le 2 avril 2022, a été renouvelée à deux reprises. Mais depuis octobre, le gouvernement et les rebelles houthis ne sont pas parvenus à un accord. Ce vide diplomatique fait craindre le pire pour l’avenir.
L’ONG, Yemen Data Project, recense et collecte les data sur le nombre de victimes dues aux bombardements au Yémen. Elle constate ainsi qu’aucun raid aérien n’a été enregistré au cours de l’année après le 31 mars 2022. Toutefois, les mois précédents le cessez-le-feu, ont été les pires que le pays ait connu.
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L’ONU déserte, l’Arabie Saoudite s’acharne
Si les tirs ont été aussi intenses durant cette période, ils trouvent leurs origines dans la fin du mandat du groupe d’Experts éminents sur le Yémen (GEE). En effet, en octobre 2021, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies (CDHNU) a rejeté la résolution pour ces enquêtes de l’ONU sur les violations du droit international humanitaire, des droits de l’homme et des crimes de guerre. Le GEE a dû ainsi arrêter son travail après son 4ème mandat, créant un précédent que n’avait jamais connu l’ONU.
Dés la fin du GEE, les bombardements de la coalition saoudienne ont augmenté de 43% en décembre. Au premier trimstre 2022, ce déchainement de violences a causé plus de victimes civiles qu’au cours des deux années précédentes combinées. Ce sont 3 574 frappes aériennes qui ont touché le pays, soit 40 frappes par jour ! L’ONG estime qu’il s’agit du double du taux quotidien moyen enregistré en 2021.
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Pas d’avions mais des drônes signalés
L’association constate que si aucun raid aérien par les avions de combat n’a eu lieu, cela n’a pas empêché pour autant les activités de drones. En effet, du cessez-le-feu au 2 octobre 2022, le Yemen Truce Monitor, produit par l’ONG, ACLED, signale 374 frappes de drones tout de même.