Quel est le meilleur passeport du Maghreb en 2020 ?
Sans surprise, les passeports maghrébins se situent dans la deuxième moitié du classement Henley & Partners 2020 en termes de nombre de pays accessibles sans visa ou avec des procédures allégées. Pire, les performances de tous les passeports de la région régressent depuis plusieurs années.
L’Index Henley des passeports, publié en janvier 2020, se base sur le nombre de destinations auxquelles ont accès leurs détenteurs sur la base des données de l’Association internationale des transporteurs aériens (IATA). Comme les années précédentes, l’Europe s’accapare l’essentiel de la tête du classement. Sur les 6 premières marches, on retrouve huit passeports européens (Allemagne 3e, Finlande et Italie 4e aequo, Danemark, Luxembourg et Espagne 5e ex aequo, France et Suède 6e ex aequo).
Cette domination européenne est à peine contestée par trois passeports asiatiques (Japon 1er, Singapour 2e et Corée du Sud 3e ex aequo). Tous donnent accès à plus de 185 pays. En dehors des passeports américain (8e ex aequo) et canadien (9e ex aequo), les Européens occupent sans partage les 30 premières places.
Le Maghreb en bas de classement
Loin de ces véritables passe-partout, les passeports maghrébins restent loin de la moyenne de 107 destinations accessibles. Premier de la région, le passeport tunisien permet de voyager facilement vers 69 destinations. Arrivant à la 74e place du classement, sur 107 – entre la Zambie et la Gambie. Il a ainsi perdu une place depuis le classement 2019 et 10 places en 10 ans. Il est toutefois le seul du Maghreb à permettre de voyager librement au Japon, en Afrique du Sud, en Libye ou encore en Serbie. À noter que cette dernière est l’unique destination européenne à figurer sur la liste des pays sans visa pour un Maghrébin. Le pays connaît d’ailleurs un fort engouement de la part des jeunes Tunisiens aisés, toujours plus nombreux à se rendre à Belgrade, notamment pour y faire la fête.
À la 80e place, ex aequo avec le Kirghizstan et la Sierra Leone, le passeport marocain donne accès à 63 pays. De même que le passeport tunisien, mais à la différence des autres, il permet ainsi de voyager au Brésil ou en en Corée du Sud par exemple. Il dispose aussi de quelques destinations propres à lui, telles que Sao Tomé et Principe ou Grenade. Malgré une embellie en 2013 et 2014 où il atteint la 73e place du classement, le passeport marocain a perdu du terrain et stagne à sa place actuelle depuis 2018.
Le troisième passeport de la région est mauritanien. Avec 58 destinations accessibles, il se classe 84e (ex aequo avec l’Inde et le Tadjikistan) et devance ainsi le passeport algérien (92e, ex aequo avec le Laos). Les Mauritaniens sont par exemple les seuls Maghrébins pouvant se rendre sans formalité en Sierra Leone ou au Tchad et même à Singapour.
Fermant la marche, le passeport libyen (102e, entre le Népal et la Palestine) fait partie des 10 passeports les moins utiles pour voyager. Sur les 37 destinations accessibles, dont une moitié en Afrique, 28 requièrent tout de même une formalité de visa à l’arrivée. Les Libyens peuvent tout de même entrer librement en Algérie, en Tunisie, en Mauritanie, mais ont besoin d’un visa pour aller au Maroc.
Comment améliorer son passeport ?
Pas de panique cependant, de nombreux pays offrent la possibilité aux investisseurs étrangers d’acquérir facilement leur nationalité et de bénéficier ainsi des facilités offertes par leurs passeports. Plusieurs agences proposent leurs services d’intermédiation pour accéder aux programmes de « citoyenneté par l’investissement » proposés par de nombreux pays.
Mais, comptez un minimum de 100 000 à 200 000 dollars de donation pour obtenir la nationalité de la Dominique, d’Antigua et Barbade, de St Kitts et Nevis ou de Sainte Lucie. À ce tarif, quatre ou cinq membres d’une même famille peuvent être inclus dans la procédure. Pour un passeport un peu plus costaud, le prix de l’accès à la citoyenneté s’envole. Il faut réaliser un investissement de 1 M€ à 1,15 M€ pour devenir Bulgare ou Maltais, 2 M€ pour devenir Chypriote.
Pour monter encore dans l’échelle des passeports, il faudra non seulement un bon compte en banque, mais aussi de la patience. Il est par exemple possible de demander la citoyenneté au Canada, en Autriche ou au Royaume-Uni au bout de 5 à 10 ans de résidence en moyenne. Ces pays facilitent d’ailleurs la délivrance aux investisseurs de permis de séjour, indispensable pour résider légalement les années précédant la procédure de naturalisation. Il faut néanmoins compter 2 M£ (2,2 M€) pour faciliter cette démarche au Royaume-Uni, 3 M€ à 10 M€ en Autriche selon la nature de l’investissement.
Avec un investissement minimum compris entre 150 000 et 330 000 dollars canadiens (100 000 € à 230 000 €), le Canada paraît plus accessible, mais pose un certain nombre d’autres conditions, notamment de parcours professionnel, pour ouvrir ses portes.