Voile dans le sport: Amnesty déplore un sujet « monté en épingle »

 Voile dans le sport: Amnesty déplore un sujet « monté en épingle »

Photo : OLIVIER MORIN / AFP

La branche française d’Amnesty international a estimé que le sujet sur le port du voile islamique dans le sport aboutit à « stigmatiser et exclure » les musulmans.

« Ailleurs dans le monde ce n’est pas un problème. Seule la France interdit le sport aux femmes qui portent le foulard, au prétexte de lutter contre le séparatisme et au nom de la laïcité », affirme Nathalie Godard, directrice de l’action à Amnesty International France, dans un communiqué.

Amnesty se demande aussi « dans quel autre pays » les propos de la ministre des Sports sur le sujet « déclencheraient une réunion de recadrage par son Premier ministre ».

Marie Barsacq a, à plusieurs reprises, exprimé ses réserves après le vote en février par le Sénat d’une proposition de loi LR interdisant le voile dans les compétitions sportives.

En début de semaine, François Bayrou a convoqué cinq ministres en désaccord sur l’interdiction du port du voile lors des compétitions sportives et les a invités à faire preuve de « solidarité ».

Dans la foulée, la ministre chargée de l’Egalité femmes-hommes, Aurore Bergé, a assuré que le gouvernement « inscrira dans les meilleurs délais » cette proposition de loi à l’Assemblée nationale.

Après les sénateurs, ce sont les députés qui devront se prononcer sur ce texte.

Ni radicalisation ni communautarisme

En 2023, le Conseil d’Etat, saisi par le collectif des Hijabeuses, avait tranché pour le maintien de l’interdiction dans le football. Depuis, certaines fédérations se sont alignées sur cette interdiction, comme au volley-ball ou au rugby.

Les présidents de fédération sont sur une ligne de crête, car les fédérations internationales, elles, autorisent le port du hijab. Et un rapport de l’Institut des hautes études du ministère de l’Intérieur de mars 2022 assure que les données collectées « échouent à montrer un phénomène structurel ni même significatif de radicalisation ou de communautarisme dans le sport ».