Violences policières : les journalistes également impactés
Alors que l’agressivité des policiers envers les syndicalistes et manifestants, dans les manifestations, est pointée du doigt, les témoignages de violences contre les journalistes émergent.
Le droit d’informer est-il respecté lors des manifestations ces dernières semaines ? Reporters sans frontières (RSF), par l’intermédiaire de son secrétaire général, Christophe Deloire, fait un rappel suite à divers incidents ayant été rapportés : « L’absence de déclaration préalable des rassemblements de protestation n’excuse en rien les entraves arbitraires visant les reporters qui couvrent les manifestations et les agressions policières à leur encontre ».
Depuis l’utilisation de l’article 49.3 et l’adoption de la réforme des retraites, le 16 mars, le mouvement de contestation s’est amplifié. En réponse, le maintien de l’ordre est devenu plus brutal envers les syndicalistes, manifestants mais aussi les journalistes.
Violences
L’ONG a pu recueillir plusieurs témoignages de journalistes ayant subi des violences physiques ou verbales. Tous avaient bien pris soin d’être bien identifiables, en arborant leur carte de presse ou un brassard presse. Pourtant, le 20 mars à Paris, Raphaël Kessler a été mis en garde à vue pour 20 heures puis relâché « sans poursuites ni explications ».
Le 14 mars à Rennes, après avoir indiqué à un policier qu’elle était journaliste pour continuer à travailler après une dispersion, Angéline Desdevises a été insultée. Le 16 mars, Amar Taoulit a été « délibérément visé par une bombe lacrymogène et menacé d’un coup de matraque ». Quelques témoignages d’abus parmi d’autres.
Garanties
Ces deux dernières semaines, les conditions de travail des journalistes au sein des manifestations n’ont pas été optimales. Et ce, contrairement à ce qui avait été prévu dans la dernière version du schéma national de maintien de l’ordre (SNMO), dévoilée le 6 décembre 2021.
A cette époque, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, assurait que tout un pan du nouveau SNMO prévoyait de garantir « la sécurité physique des journalistes » et qu’il était « impératif de protéger le droit d’informer ». Un an et demi plus tard, il semblerait que ces dispositions aient du mal à être appliquées.
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