Société. Violences policières : « 1 million de voix » interpellent Macron

 Société. Violences policières : « 1 million de voix » interpellent Macron

Des policiers anti-émeute français se tiennent devant un tag dénonçant les violences policières. Mustafa Yalcin / Anadolu Agency

Dans le cadre de la campagne « 1 million de voix contre les violences racistes et policières », des familles de victimes adressent une lettre à Emmanuel Macron.

 

La lettre

Un million de voix, à travers 16 pétitions contre les violences racistes et policières, s’élèvent pour demander justice. À l’initiative notamment des familles de Lamine Dieng ou encore Liu Shaoyao, une lettre a été envoyée au Président de la République, Emmanuel Macron. Un courrier daté du 23 juin demande de faire toute la lumière sur les affaires de violences policières et de violences racistes. Cédric Chouviat, Steve Maia Caniço, Zineb Redouane ou « les violences commises dans le cadre des manifestations des gilets jaunes », autant d’exemples de violences pour lesquelles est interpellé le Président de la République.

 

Lamine Dieng

Le 20 juin dernier avait lieu la 13e commémoration annuelle de la mort de Lamine Dieng. Ce dernier est mort le 17 juin 2007 à Paris, suite à un plaquage ventral subit dans un fourgon au cours de son interpellation. La famille Dieng, le comité Vérité et Justice pour Lamine Dieng, ainsi que les signataires des différentes pétitions, demandent l’interdiction totale « de toutes les techniques d’immobilisation susceptibles d’entraver les voies respiratoires ». Des techniques qui compriment le thorax et entraînent un cycle dangereux : « plus la compression dure, plus l’interpellé manque d’oxygène et plus il se débat. Et plus les agents renforcent leur pression ».

 

Agir contre les violences policières

Le combat de la famille Dieng aura duré 11 ans avant d’obtenir une première satisfaction. En octobre 2019, l’État français reconnaissait enfin « sa responsabilité dans le meurtre de Lamine Dieng en versant les indemnités fixées par la CEDH », peut-on lire dans le courrier. Outre l’interdiction des techniques d’immobilisation possiblement létales et des armes de type LBD ou grenades GMD, les auteurs de la lettre ont une autre recommandation. Les familles demandent à Emmanuel Macron, la nomination d’un(e) Garde des Sceaux chargé spécifiquement de « faire toute la lumière sur les plaintes pour violences policières ayant entraîné la mort ». En 2019, sur les 1 460 enquêtes judiciaires confiées à l’inspection générale de la police nationale (IGPN), 868 portaient sur des « violences volontaires ».