Violences faites aux femmes : un outil pour aider les médecins à repérer les victimes

 Violences faites aux femmes : un outil pour aider les médecins à repérer les victimes

Consultation avec un médecin (Illustration) – AMELIE-BENOIST / BSIP / BSIP via AFP

Repérer les femmes victimes de violences conjugales. La haute autorité de santé (HAS) commence à diffuser un nouvel outil pour aider les médecins généralistes à détecter des cas de violence.

 

La HAS profite de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes (25 novembre) pour diffuser un nouvel outil pour aider les médecins généralistes à repérer l’existence de violences conjugales. Cet outil prend la forme d’un document court, une page, et permet de poser les bonnes questions afin de repérer ces violences, actuelles ou passées.

L’idée est de faciliter une prise en charge plus précoce des victimes pour leur apporter rapidement des solutions d’accompagnement.

Premier recours

La haute autorité rappelle que, pour les patientes, les consultations auprès des professionnels de santé constituent souvent le premier recours pour parler d’éventuelles violences conjugales. Or la HAS dévoile un chiffre éclairant sur les habitudes des médecins.

Une enquête menée par l’Institut BVA pour l’autorité de santé montre que « seules 3% des femmes ayant consulté un médecin généraliste au cours des 18 derniers mois se rappellent avoir été interrogées sur ce sujet ». Manque de formation, crainte de dégrader la relation avec la patiente, sentiment d’impuissance, les causes peuvent être multiples mais le résultat est là, les médecins questionnent trop peu sur les violences conjugales.

Expérimentation

Afin de mesurer l’utilité et l’efficacité d’un outil permettant d’aider aux questionnement des patientes, la HAS a mené une expérimentation auprès de 1 153 médecins volontaires. Le résultat est  plus que positif puisqu’il a été constaté « une augmentation du nombre de femmes questionnées de 76% dans le groupe de médecins ayant reçu les outils développés ».

La HAS a donc commencé à déployer nationalement son outil à destination des médecins, le but étant aussi d’informer les victimes qu’elles disposent d’un interlocuteur à leur écoute. Une nécessité si l’on en croit l’enquête de l’institut BVA qui montre que « plus de 8 femmes sur 10 estiment que c’est important, légitime et rassurant que le médecin questionne ses patientes au sujet des violences ».