Violences au meeting d’Eric Zemmour : enquête et condamnation trop légères ?

 Violences au meeting d’Eric Zemmour : enquête et condamnation trop légères ?

Marc de Cacqueray-Valmenier, ancien leader du groupe d’ultra-droite dissous « Zouaves Paris », arrive au palais de justice de Bobigny, accusé d’avoir agressé des militants de SOS Racisme, lors d’une réunion présidentielle du parti d’extrême-droite Reconquete ! à Bobigny, le 6 décembre 2024. (Photo Alain JOCARD / AFP)

L’ex-dirigeant des « Zouaves » a été condamné à de la prison ferme pour violences sur des militants de SOS racisme. L’association n’est pas totalement satisfaite de l’enquête.

Neuf mois de prison ferme. Le dirigeant du groupuscule les « Zouaves de Paris », Marc de Cacqueray-Valmenier, a été condamné, hier (16 janvier) par le tribunal correctionnel de Bobigny, pour des violences sur des militants de SOS Racisme, survenues lors d’un meeting d’Eric Zemmour en 2021.

L’accusé a longtemps nié les faits, même si, dans sa décision, le tribunal précise qu’il a été identifié parmi les agresseurs « par les services de renseignement ». L’agresseur a par ailleurs été reconnu formellement par plusieurs victimes.

La peine prononcée à l’encontre de Marc de Cacqueray-Valmenier est aménageable en détention à domicile sous bracelet électronique. Un second prévenu a écopé de neuf mois de prison avec sursis.

« Légèreté de l’enquête »

« On ne peut que déplorer la légèreté de l’enquête qui, malgré les nombreux agresseurs parfaitement identifiables, n’a abouti qu’à l’interpellation de deux d’entre eux », réagissait, hier sur Instagram, l’association de lutte contre le racisme.

Une enquête jugée légère et des peines que SOS Racisme estime insuffisantes : « On peut également regretter que la partie de prison ferme infligée sera aménagée sous bracelet électronique ».

Pour rappel, lors du premier meeting de la campagne présidentielle d’Éric Zemmour à Villepinte (Seine-Saint-Denis), douze militants de l’association étaient montés sur des chaises, au milieu de la foule, pour scander « non au racisme ». Plusieurs sympathisants du parti Reconquête, dont certains membres des « Zouaves », ont insulté, puis roué de coups, les militants de SOS Racisme.

« Mobile politique »

Le tribunal correctionnel de Bobigny a également retenu « le mobile politique des violences ». Il a considéré que le groupuscule avait agi comme « une sorte de service d’ordre officieux » pour le parti d’extrême droite.

Ce d’autant plus, que suite au visionnage des vidéos du meeting, il s’avère que les membres des « Zouaves » ont été remerciés à la fin du rassemblement pour leur intervention violente à l’encontre des militants de SOS Racisme.

Le groupuscule avait été dissous en janvier 2022, accusé notamment de « propager un discours ouvertement raciste » et de diffuser « régulièrement des images reprenant les symboles de l’idéologie nazie ».