Vers une loi sur le port du voile par les sportives

Proscrit par certaines fédérations, autorisé par d’autres. Le Sénat se penche à partir d’aujourd’hui pour étudier l’interdiction totale du voile pour les sportives.

Ce débat avait été mis sous les feux des projecteurs au moment des Jeux olympiques: au nom de la défense de la laïcité, le port du voile avait été proscrit pour les sportives françaises sélectionnées.

L’athlète française Sounkamba Sylla n’avait pu participer à la cérémonie d’ouverture qu’après un compromis, troquant son foulard pour une casquette.

Une proposition de loi LR doit être débattue à partir du 18 février par les parlementaires. Elle ne concerne pas uniquement les sportives sélectionnées, mais vise à interdire le port de signes religieux dans toutes les compétitions, y compris chez les amateurs.

Ni radicalisation ni communautarisme dans le sport

En 2023, le Conseil d’Etat, saisi par le collectif des Hijabeuses, avait tranché pour le maintien de l’interdiction dans le football.

Depuis, certaines fédérations se sont alignées sur cette interdiction, comme au volley-ball ou au rugby. Les présidents de fédération sont sur une ligne de crête, car les fédérations internationales, elles, autorisent le port du hijab.

Et un rapport de l’Institut des hautes études du ministère de l’Intérieur de mars 2022 assure que les données collectées « échouent à montrer un phénomène structurel ni même significatif de radicalisation ou de communautarisme dans le sport ».