Vers une interdiction des fêtes du nouvel an en Tunisie
Réuni le 20 décembre, le comité scientifique de lutte contre la Covid-19 a émis un certain nombre de recommandations, « au vu de la situation sanitaire mondiale et nationale ». Parmi elles, le bannissement pur et simple de tout rassemblement à l’occasion du nouvel an.
Ancien ministre et membre de la commission, Mehdi Mabrouk a précisé lundi soir dans une déclaration télévisée que ces recommandations comprennent le prolongement du couvre-feu pour une durée d’au moins trois semaines supplémentaires, l’application rigoureuse du protocole sanitaire en fonction des secteurs concernés.
Autres mesures impactant directement le quotidien des Tunisiens, « l’intensification des contrôles dans le cadre de l’interdiction des déplacements entre les régions » et « l’interdiction de tous les rassemblements et autres fêtes de fin d’année, publiques ou privées ». Pour 2020, la messe est dite.
Les décisions finales de la présidence du gouvernement sont attendues pour aujourd’hui mercredi, sachant que jusqu’ici l’exécutif respecte généralement l’avis quasi contraignant des scientifiques.
Réveillonner clandestinement ?
Début décembre, en prolongeant le couvre-feu nocturne jusqu’au 30 et non au 31 décembre, le gouvernement Mechichi avait laissé planer le doute et alimenté chez les professionnels de l’évènementiel et de l’hôtellerie l’espoir d’un mini sauvetage d’une période désastreuse.
Certains avaient en effet spéculé un renouvellement du couvre-feu le 1er janvier, leur laissant le temps de respirer le temps d’une célébration du nouvel an par un traditionnel dîner gala qui respecterait les mesures de distanciation sociale. C’est en tout cas ce qu’avaient demandé plusieurs chambres patronales du secteur.
Si bien que certains établissements sont allés un peu vite en besogne, en préparant déjà affiches et engagements auprès d’intermittents et d’artistes comptant à leur tour sur de juteux cachets.
Mi-décembre, de nombreuses images ont commencé à fuiter sur les réseaux sociaux en provenance de bars illégalement ouverts tard dans la nuit, notamment à Gammarth en banlieue nord de la capitale, pleins à craquer, au mépris total des dispositions sanitaires. Nul doute que la défiance et des passe-droits similaires seront de mise également le 31 décembre.
La récente apparition d’une nouvelle souche du Coronavirus en Grande-Bretagne n’est sans doute pas étrangère à la tendance au durcissement des recommandations du comité scientifique. Hier mardi, la Tunisie avait ainsi suspendu tous ses vols avec le Royaume-Uni, l’Afrique du Sud et l’Australie. Chez le voisin algérien, les autorités algériennes avaient dès le 15 décembre décidé de prolonger le couvre-feu de 15 jours dans 34 wilayas.