Vers la fin du droit du sol à Mayotte
Mayotte. Emmanuel Macron reçoit les ministres de l’Intérieur et des Outre-mer, après l’annonce d’une révision constitutionnelle pour supprimer le droit du sol dans ce département.
Cette île de l’océan Indien est un « département français qui vit une situation exceptionnelle et qui a besoin de mesures exceptionnelles pour l’aider à sortir de la situation dans laquelle il est », a déclaré Marie Guévenoux, la ministre déléguée aux Outre-mer, tout juste de retour de Mayotte.
Selon le gouvernement, la situation est urgente. Le 101e département français est paralysé depuis le 22 janvier par des blocages et des barrages routiers, installés par des « collectifs citoyens » qui protestent contre l’insécurité et l’immigration incontrôlée.
Département le plus pauvre de France, Mayotte est peuplé de 310 000 habitants, selon l’Insee, dont 48% d’immigrés comoriens ou d’autres pays d’Afrique. La plupart arrive clandestinement à bord de barques de pêche traditionnelles depuis l’île comorienne d’Anjouan, distante de seulement 70 km. Beaucoup vivent dans des bidonvilles insalubres.
Choix du président
La mesure mettant fin au droit du sol à Mayotte doit passer par « une révision constitutionnelle que choisira le président de la République », a indiqué hier, le 11 février, Gérald Darmanin, à sa descente d’avion à Mayotte.
« Ce sera au président de décider de la façon dont il souhaite faire adopter des réformes de la Constitution », a insisté Marie Guévenoux.
Mayotte. pic.twitter.com/ONlJa1EtuX
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) February 11, 2024
« Nous allons prendre une décision radicale, qui est l’inscription de la fin du droit du sol », a déclaré le ministre de l’Intérieur, « il ne sera plus possible de devenir français si on n’est pas soi-même enfant de parent français ».
Cette mesure « extrêmement forte, nette, radicale » et censée couper « littéralement l’attractivité » de l’archipel, sera « évidemment circonscrite à l’archipel de Mayotte », a précisé le chef de la place Beauvau.