Vente présumée de nourrisson à Jendouba : Le parquet réagit
Le porte-parole du tribunal de Jendouba, Skandar Zoghlami, s’est exprimé aujourd’hui vendredi 12 juin à propos d’un scandale qui a mis en émoi l’opinion publique depuis peu : la vente d’un nourrisson contre 10.000 dinars (soit un peu plus de 3 mille euros). Une infirmière et un chef de service à l’hôpital de Jendouba seraient notamment impliqués dans l’affaire.
Skandar Zoghlami a confirmé que le procureur du tribunal avait bien reçu mercredi 10 juin un avis urgent du représentant régional de la Protection de l’enfance. Suspectant qu’une mère célibataire avait conclu « la vente de son nouveau-né, une petite fille âgée de 45 jours, à une autre femme », ce dernier avait saisi la justice.
Le magistrat a déclaré que l’enquête préliminaire a pu déterminer qu’au moins quatre personnes seraient impliquées dans le dossier, dont la mère elle-même ainsi qu’une femme soupçonnée d’avoir opéré la transaction d’achat du nourrisson. Les deux autres suspects sont des employés de l’hôpital public régional de Jendouba. Le ministère public tente désormais de s’avoir s’il existe un réseau avec des précédents en la matière.
10 ans de prison ferme encourus
Une enquête avait pour rappel été ouverte dans le cadre de ces crimes de traite d’êtres humains qui sont passibles de peines dans le code pénal tunisien pouvant aller jusqu’à 10 ans d’emprisonnement.
Selon la même source, les employés de l’hôpital auraient joué un rôle clé pour faciliter l’opération de vente de l’enfant, mais auraient été confondus par des témoins locaux.
Zoghlami précise que le juge d’instruction en charge de l’affaire a aussitôt ordonné l’émission de trois mandats de dépôt : à l’encontre des deux membres du personnel de l’hôpital, ainsi que de l’auteure de la transaction d’« achat du bébé ». Cependant le juge a décidé de garder la mère biologique en état de liberté. Elle est décrite comme étant psychologiquement fragile. La garde de l’enfant lui a néanmoins été restituée.
La loi n° 1958-0027 du 4 mars 1958 relative à la tutelle publique, à la tutelle officieuse et à l’adoption en Tunisie stipule qu’« est tuteur public de l’enfant trouvé ou abandonné par ses parents l’administrateur de l’hôpital, de l’hospice, de la pouponnière, le directeur du centre de rééducation ou du centre d’accueil d’enfants, dans les cas où l’enfant a été confié à l’un de ces établissements ».
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