Vandalisme et heurts à Tunis : 80 subsahariens interpellés
Observant un sit-in depuis plusieurs semaines pour réclamer une aide logistique au retour dans leurs pays respectifs, des migrants subsahariens ayant attaqué le siège du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) à Tunis ont été placés en garde à vue, a annoncé le ministère de l’Intérieur dans un communiqué publié le 13 avril.
Le parquet près le Tribunal de première instance de Tunis a ordonné l’ouverture d’une information judiciaire à l’encontre de près de 80 migrants subsahariens arrêtés suite à une « tentative d’intrusion collective au siège d’une instance diplomatique », ainsi que pour l’agression d’un fonctionnaire public durant l’exercice de ses fonction, a ajouté le département de l’Intérieur.
Enormes dégâts matériels
Stationnés aux abords des lieux, des dizaines de véhicules ont été vandalisés, des installations publiques ont été saccagées et des projectiles ont été lancés sur des passants dans une scène de chaos qui a duré plusieurs heures avant que n’interviennent les forces de l’ordre anti émeutes qui ont rencontré une intense résistance de la part des protestataires. Ces derniers, échaudés par les propos virulents du président de la République Kais Saïed à leur encontre mais aussi par la vague de haine qui s’en est suivie, avaient décidé d’accélérer sans plus attendre leur démarche de départ du pays.
Le ministère a précisé que le mandataire judiciaire du HCR s’est rendu mardi au poste de police aux Berges du Lac pour porter plainte contre un groupe de migrants subsahariens pour intrusions répétées au siège du Haut-commissariat onusien. La même source a indiqué que les migrants en question, qui observaient un sit-in devant le bâtiment, étaient « armés de bâtons et de bouteilles de gaz », et semblaient déterminés à en découdre avant d’être dispersés par des gaz lacrymogènes.
Dans les images filmées depuis les bureaux avoisinants, on peut voir que les migrants protestataires ont jeté des pierres et des projectiles sur les unités sécuritaires qui étaient intervenues à la demande du HCR, ce qui a causé de gros dégâts sans cette zone d’ordinaire paisible.
L’agence onusienne a toutefois appelé à mettre fin à toutes les formes de violence, demande instamment « une désescalade des tensions afin que la situation ne s’aggrave pas davantage ».
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