Vaccins : la LDH appelle l’UE à lever les brevets

 Vaccins : la LDH appelle l’UE à lever les brevets

Vaccins anti-COVID-19 : Pfizer & BioNTech, Moderna et AstraZeneca. DAVID HIMBERT / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP

Etats-Unis et Europe s’opposent l’accès universel aux vaccins contre le Covid-19. La Ligue des Droits de l’Homme (LDH) appelle les pays de l’Union européenne à soutenir la levée des brevets.

 

L’UE toujours frileuse ?

« L’administration croit fermement aux protections de la propriété intellectuelle, mais pour mettre fin à cette pandémie, elle soutient la levée de ces protections pour les vaccins contre le Covid-19 », cette déclaration de Katherine Tai (5 mai), représentante américaine au Commerce, a pris de cours les pays européens.

Longtemps muets sur la question, cette annonce des Etats-Unis met les pays de l’Union européenne, mais aussi le Japon ou le Royaume-Uni, face à leurs contradictions. Dans un communiqué, la LDH appelle notamment l’Allemagne et la Commission européenne à soutenir la suspension des droits de propriété.

Produire plus

« Passer de la suspension des brevets à un accroissement de la production pour faire face aux besoins prendra du temps, avancent-elles [Allemagne et Commission européenne, ndlr]. Effectivement. Mais c’est dire que le refus de cette suspension nous a fait perdre des mois » estime la LDH.

Après s’être aligné sur la position des Etats-Unis, Emmanuel Macron a précisé, samedi (8 mai) lors du sommet social européen à Porto : « L’urgence ce n’est pas les brevets mais c’est bien de produire plus de vaccins et d’avoir davantage de solidarité. L’Europe qui a été longtemps critiqué est le plus grand producteur de vaccins et le continent le plus ouvert ». Pour le président français, les Etats-Unis doivent avant tout lever les interdictions à l’export.

Approche globale

« Il n’y a pas de raison d’opposer ainsi exportations et suspension des brevets, les deux contribuant à l’accès aux vaccins », plaide la LDH.

Cette dernière plaide pour une approche globale comprenant suspension des brevets, développement de la production, diffusion des outils et savoir-faire ainsi que le financement public d’un bien public. La Ligue pointe les profits privés comme un obstacle.

Heidi Chow, de l’ONG Global Justice Now, allait dans le même sens et met en cause directement le monopole de l’industrie pharmaceutique sur des vaccins « développés en grande partie avec des fonds publics » (5 mai). Des faits également soulignés par Amnesty international qui dévoilait que 97 % du financement du vaccin Oxford/AstraZeneca proviendrait de sources publiques.

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