Vaccination des Palestiniens : une « discrimination institutionnalisée »

 Vaccination des Palestiniens : une « discrimination institutionnalisée »

Campagne de vaccination des Israéliens contre le COVID-19 aux services de santé Clalit, dans la ville de Tel Aviv, le 3 janvier 2021. JACK GUEZ / AFP

Alors qu’Israël vaccine à un rythme effréné, les 2,8 millions de Palestiniens en Cisjordanie occupée et les 2 millions qui vivent dans la bande de Gaza n’ont toujours pas accès au vaccin.

L’Autorité palestinienne n’a pas officiellement demandé d’aide à Israël, mais en tant que puissance occupante, Israël est obligé d’aider les Palestiniens à obtenir le vaccin selon le droit international, précise un rapport publié cette semaine par Amnesty International.

« Israël doit agir immédiatement et fournir équitablement des vaccins aux populations sous occupation en Cisjordanie et à Gaza », peut-on lire dans un rapport publié par Amnesty International. Car il s’agit d’une obligation légale du droit international, selon les troisième et quatrième conventions de Genève.

Pour lsraël, la vaccination des 4 400 détenus palestiniens en Israël n’est pas non plus une priorité. Ils seront vaccinés « ensuite », précisait le procureur général israélien, c’est-à-dire après le personnel pénitentiaire et une fois que la population israélienne sera vaccinée.

Ces disparités révèlent une « discrimination institutionnalisée », selon Amnesty International. Le reste de la population palestinienne aura probablement accès au vaccin entre fin février et début mars. « Il n’y a aucune date précise », a confié à nos confrères de RFI la ministre de la Santé Mai Al-Kaileh, qui ajoute que l’Autorité palestinienne est déjà en contact avec quatre laboratoires.

En France, l’association France-Palestine Solidarité (AFPS) s’est également indignée du sort infligé aux Palestiniens.

« En Cisjordanie occupée, les vaccins sont distribués aux seuls habitants des colonies israéliennes illégales, mais les Palestiniens n’y ont pas droit et devront attendre d’autres sources d’approvisionnement ». Pour l’AFPS, ces « pratiques prophylactiques » sont « inadmissibles » et relèvent « d’une politique d’Apartheid, sinon de nettoyage ethnique ».

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