Vaccination Covid-19 : les difficultés des mineurs non accompagnés
Alors que la vaccination Covid-19 a été ouverte aux mineurs cette semaine, l’accès aux doses reste très compliqué pour les mineurs non accompagnés (MNA).
Exclus
Depuis mardi (15 juin), la vaccination Covid-19 a été ouverte à tous les mineurs de âgés de 12 à 17 ans. Tous ? Pas exactement puisque les mineurs non accompagnés (MNA) cumulent des difficultés les empêchant d’accéder à cette vaccination et, plus largement, aux soins.
Dans une note du programme MNA de Médecins du Monde à Nantes, plusieurs difficultés sont soulevées.
En premier lieu, suite à une évaluation de leur minorité « sur des critères subjectifs et aléatoires », les MNA se retrouvent exclus de l’Aide sociale à l’enfance (ASE). En cas de recours en justice, pendant plusieurs mois, ceux-ci peuvent se retrouver sans hébergement, sans suivi éducatif et aussi sans accès à la santé.
Autorisation
« Leurs difficultés d’accès aux soins s’illustrent notamment par l’exigence d’autorisations parentales pour soins sur mineur.e.s qu’ils ne peuvent produire du fait de leur situation » selon Médecins du Monde.
L’absence d’autorisation parentale qui posait déjà problème pour le dépistage, et plus précisément pour l’accès au test PCR, pose de nouveau problème pour la vaccination Covid-19. Pour ses populations faisant partie des plus exposées, l’ONG indique qu’il est « indispensable de lever les obstacles liés aux autorisations pour soins sur mineurs ».
En outre, les structures de santé « doivent être mieux informées sur les exceptions relatives à l’exigence d’autorisation du tuteur légal et la sauvegarde de la santé du mineur doit être la priorité ».
Barrière de la langue
Autre problème soulevé par Médecins du Monde : la barrière de la langue. Afin qu’un mineur soit vacciné, outre l’autorisation d’un tuteur légal, il faut le consentement de l’enfant lui-même. Or, comment recueillir ce consentement, si les « centres de vaccination ne disposent pas de dispositifs d’accès à l’interprétariat » ?
Pour l’ONG, « la barrière de la langue constitue un obstacle important à l’accès aux soins et aux droits [pour les MNA, ndlr], de même que leur méconnaissance des droits et des dispositifs existants ». Un problème central qui a été exacerbé par la crise sanitaire.
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