Barcelone : Trump recommande « l’exécution sommaire des terroristes islamistes » et commet une bourde historique
En réaction à chaud à l’attentat ayant visé Barcelone jeudi soir, le récidiviste président américain a fait référence au général Pershing qui, selon lui, « avait mis fin au terrorisme islamiste aux Philippines en exécutant 49 musulmans de balles enduites de sang de porc ». Problème : cette anecdote est historiquement fausse, selon de nombreux historiens.
Aussitôt après l'attentat de Barcelone, Donald Trump a d'abord réagi de façon solennelle. Sur Twitter, il a « condamné » l'attaque au nom des Etats-Unis et assuré que son pays apporterait « toute l'aide nécessaire ». Mais malaise lorsqu’il a poursuivi par un second message d'une toute autre teneur : le président des Etats-Unis a conseillé d’« étudier ce que le général américain Pershing faisait aux terroristes quand ils étaient pris »…
Une anecdote à la véracité contestée, qualifiée de mythe par les spécialistes, et qu'il avait déjà utilisée pendant sa campagne : il expliquait que le général, gouverneur d'une province des Philippines en proie à une insurrection en 1908, avait fait exécuter 49 prisonniers musulmans philippins avec des balles trempées dans le sang de cochon – un animal impur, selon la tradition musulmane – avant de les enterrer enroulés dans une peau de porc.
Aucune référence à cet incident dans les biographies de Pershing
Toujours selon la légende, il aurait relâché le cinquantième prisonnier pour qu'il témoigne auprès des autres rebelles qui, effrayés par la perspective de ne pas aller au paradis, auraient déposé les armes. « Et il n'y a plus eu de terrorisme islamiste radical pendant trente-cinq ans ! », affirme Donald Trump dans son tweet.
Mais, Snopes.com et Politifact.com, selon deux sites réputés spécialisés dans le fact-checking, il s'agit d'une légende urbaine. Snopes souligne n'avoir « trouvé aucune référence de cet incident dans les biographies de Pershing et cela ne correspond pas à la manière dont Pershing se comportait avec les Moros ». Politifact cite au moins quatre historiens spécialistes de la période qui démentent l'authenticité de l'histoire.
S.S