URGENT – [Vidéo] Incendie au siège central d’Ennahdha à Tunis

Un incendie s’est déclaré ce jeudi vers 15h00 au siège du mouvement Ennahdha situé en plein centre-ville de Tunis, dans le quartier d’affaires Montplaisir. Le vice-président du parti islamiste, Ali Laârayedh, s’est grièvement blessé après avoir sauté du deuxième étage de l’immeuble, au moment où les bureaux étaient encerclés par le feu, piégeant des dizaines d’employés. Le bilan provisoire fait état d’au moins un mort qui se serait immolé, provocant l’incendie. 

Images impressionnantes et scène de panique à Montplaisir : moins d’une heure après une matinée pluvieuse, un incendie dont la cause reste à déterminer de façon définitive par une enquête, se propage très rapidement, ravageant d’après des témoins sur place le rez-de-chaussée puis plusieurs étages de la tour abritant le parti qui compte au total six étages. Outre l’ancien ministre de l’Intérieur Ali Laârayedh, un autre dirigeant du parti Ennahdha, Abdelkarim Harouni, est dans un état qualifié de « critique » après avoir lui aussi tenté d’échapper aux flammes. Des passants tentent de secourir les rescapés, en attendant l’arrivée des pompiers et des secours.

Les premières théories du complot fusent, à commencer par l’un des vidéastes qui a filmé la scène, qui s’exclamait tout en filmant : « ils l’ont fait exprès ! ». Dans une semaine, le 17 décembre prochain, le président de la République Kais Saïed s’apprête en effet selon de nombreux observateurs de la scène politico-sécuritaire à révoquer les listes électorales d’Ennahdha aux législatives au motif de leur « financement étranger » établi par la Cour des comptes, voire de dissolution pure et simple du parti, suivant le modèle égyptien. Les magistrats de cette Cour ainsi que d’autres juges ont été convoqués récemment à plusieurs reprises au Palais de Carthage pour les inciter à « appliquer la loi ». Des « pressions inacceptables » pour le parti islamiste qui a tenu une conférence de presse à ce sujet le 3 décembre.

Mise à jour : Selon le fils d’Ali Laârayedh, Hichem Laârayedh, son père serait désormais dans état stable mais nécessitant un suivi médical continu.

Mise à jour : Contacté par nos soins, Mohamed Goumani, membre du parti, confirme la version de témoins oculaires selon laquelle un ancien militant du parti et ex prisonnier politique, qui aurait été un temps employé au siège du parti, aurait versé de l’essence à l’entrée du siège. « Je ne peux confirmer que cette personne se soit suicidée par immolation », précise Goumani, même si des témoins nous confirment que l’homme, en situation de fragilité sociale, « s’est bien immolé par le feu par dépit ».

Mise à jour 18h00 : Selon le ministère de l’Intérieur, la personne décédée qui s’est immolée à l’aide d’une bouteille d’essence est un homme de 51 ans, ancien agent d’accueil du siège du parti. 18 blessés ont été transportés aux urgences, dont 16 asphyxiés par la fumée ainsi qu’une personne souffrant de diverses fractures.