URGENT – Algérie : Dissolution du Parlement et élections anticipées
Dans un discours à la Nation prononcé jeudi, Abdelmadjid Tebboune a annoncé qu’il allait procéder à un vaste remaniement ministériel dans les 48 heures. Mais l’info principale, véritable séisme politique, est qu’il s’apprête également à dissoudre le Parlement et appeler à des élections anticipées. Il annonce enfin décréter une grâce pour plusieurs dizaines de détenus du Hirak, le mouvement de protestation contre le pouvoir.
C’est sur un ton grave et solennel que le président algérien Abdelmadjid Tebboune a annoncé ce soir jeudi 18 février qu’il va procéder à un remaniement ministériel dans les 48 heures, et qu’il allait aussi dissoudre le Parlement et appeler à des élections anticipées. Enfin, Abdelmadjid Tebboune a annoncé gracier plusieurs dizaines de détenus du Hirak, mouvement de protestation antirégime.
Rappelons que quelque 70 personnes sont actuellement emprisonnées en Algérie en lien avec les protestations du Hirak et/ou les libertés individuelles, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD). Le discours qu’il a prononcé à la télévision nationale du pays coïncidait symboliquement avec la journée nationale d’hommage aux « martyrs » de la guerre d’Indépendance (1954-1962).
Un exécutif en difficulté, très critiqué
De retour il y a tout juste une semaine d’Allemagne, où il était soigné pour des complications post-Covid, Abdelmadjid Tebboune a eu depuis des consultations avec six partis politiques, dont des formations de l’opposition, au moment où ce long et très couteux séjour médical était critiqué par l’opposition.
Mais le chef de l’État n’a toutefois pas reçu les deux partis majoritaires au Parlement, le Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique(RND), très impopulaires aujourd’hui en raison de leur proximité avec l’ex-président Abdelaziz Bouteflika et son clan.
Ces consultations surviennent par ailleurs dans un contexte de crispation du régime à l’approche du deuxième anniversaire du Hirak, mouvement de protestation populaire inédit déclenché le 22 février 2019 et qui avait alors forcé Abdelaziz Bouteflika à la démission deux mois plus tard, un anniversaire redouté que le pouvoir tente donc d’anticiper et de neutraliser.
Récemment, le jour de son départ pour Berlin, le président Tebboune avait pour la première fois exprimé publiquement son insatisfaction devant l’action du gouvernement d’Abdelaziz Djerad, alimentant ainsi les rumeurs d’un prochain remaniement de taille.
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