UNRWA : interdiction en Israël officialisée, aide humanitaire à Gaza en danger

 UNRWA : interdiction en Israël officialisée, aide humanitaire à Gaza en danger

Les gens se bousculent pour recevoir des sacs de farine dans un centre de distribution d’aide de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies (UNRWA) à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 3 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas se poursuit. Crédit photo : Eyad BABA / AFP

Une semaine après le vote de la loi, Israël a officialisé hier (4 novembre) l’interdiction des activités de l’Unrwa sur son territoire. Une action qui va compliquer un peu plus l’aide humanitaire à Gaza.

 

« Sur instruction du ministre des Affaires étrangères, Israël Katz, le ministère des Affaires étrangères a notifié à l’ONU l’annulation de l’accord entre l’État d’Israël et l’Unrwa », annonçait hier le ministère des Affaires étrangères israélien.

Exactement une semaine après le vote de la loi (28 octobre) par le Parlement israélien, l’ONU a été officiellement informée de l’interdiction de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Une annonce qui entérine une décision très controversée ayant provoqué un tollé international.

 

L’ONU mise en cause

Pour justifier le vote de cette loi à la Knesset (parlement israélien), le gouvernement rappelle que plusieurs employés de l’Unrwa ont participé à l’attaque du 7 octobre perpétrée par le Hamas.

En outre, le ministère des Affaires étrangères avance que « beaucoup d’employés sont des membres du Hamas » et que l’agence onusienne ne fait donc pas partie de « la solution » à Gaza.

« L’ONU a reçu d’innombrables preuves selon lesquelles des agents du Hamas sont employés par l’UNRWA et sur l’utilisation de leurs installations à des fins terroristes, mais rien n’a été fait à ce sujet », affirme le ministère israélien, faisant ainsi porter la responsabilité de l’interdiction de l’Unrwa à l’ONU.

Une action pouvant avoir de graves répercussions au niveau humanitaire, puisque l’agence onusienne fournit quotidiennement une aide humanitaire, notamment dans le domaine de l’éducation et des logements indispensables à la population palestinienne.

 

Aide humanitaire en danger

« Restreindre l’accès humanitaire et en même temps démanteler l’UNRWA ajoutera une couche supplémentaire de souffrance à des souffrances déjà indicibles. Seule une volonté politique peut mettre fin à une situation politiquement créée », réagissait hier sur X le commissaire général de l’Unrwa, Philippe Lazzarini.

Pour ce dernier, l’aide humanitaire est visée, comme l’affirmait la secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, la semaine dernière (29 octobre) : « Elle est clairement conçue pour empêcher l’UNRWA de travailler en territoire palestinien occupé en l’obligeant à fermer son siège à Jérusalem-Est (…) Il s’agit d’une criminalisation de l’aide humanitaire. »