Université : Budget doublé pour la lutte contre les violences sexistes et sexuelles
Malgré un budget conséquent et une nouvelle campagne de sensibilisation contre les violences sexistes et sexuelles dans l’enseignement supérieur, certaines questions persistent.
« Sans oui, c’est interdit », voici le message inscrit sur les affiches de la campagne de sensibilisation contre les violences sexistes et sexuelles (VSS) dans l’enseignement supérieur déployée, dès ce week-end (8-9 octobre), dans les écoles et les universités mais également via les réseaux sociaux. Cette campagne a été dévoilée alors que la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Sylvie Retailleau annonçait, samedi, que le budget alloué à la lutte contre les VSS passerait de 1,7 à 3,5 millions d’euros chaque année, dès 2023.
Former, signaler
Le ministère a confirmé qu’il financerait « dès cette rentrée des projets d’associations et d’établissements à hauteur de 1,2 million d’euros ». Bien consciente de l’ampleur du problème et de la tâche à accomplir, Sylvie Retailleau donne des précisions sur ce qui sera mis en place : « des sessions de formation ont été lancées et des cellules de signalement se constituent et se déploient dans la plupart des universités et des grandes écoles (…) Deux inspecteurs généraux y travaillent à temps plein et 900 personnes (étudiants, enseignants ou personnels des universités) ont déjà été formées ».
Insuffisant
« On rappelle qu’une étudiante sur dix est victime ou témoin d’agression sexuelle au cours de ses études, et une étudiante sur vingt est victime ou témoin de viol. Nous, ce qu’on aimerait, c’est des personnels formés », indiquait, hier (9 octobre), Gaëlle Berton, secrétaire générale de l’Observatoire étudiant des violences sexistes et sexuelles, à France Info. Cette dernière estime que, même si le doublement du budget est une bonne chose, il reste insuffisant.
La secrétaire générale voudrait que le gouvernement aille plus loin dans les moyens alloués aux cellules de signalement et la formation des personnes en contact avec les victimes. De plus, elle rappelle qu’il est indispensable de « travailler sur la communication des dispositifs qui existent pour que les étudiants et étudiantes puissent faire des signalements ».