Audrey Azoulay est la nouvelle directrice générale de l’Unesco
La Française Audrey Azoulay, ministre de la culture du gouvernement de Manuel Valls (2016-2017) a été élue, vendredi 13 octobre, directrice générale de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), succédant à la Bulgare Irina Bokova. La candidate française était opposée au Qatari Hamad Al-Kawari dont l'échec est aussi le résultat de l'hostilité de certains pays arabes à son élection…
La candidate française a finalement obtenu 30 voix, son adversaire 28, des 58 membres du conseil exécutif, dont le choix doit être encore validé par la conférence générale des Etats membres, le 10 novembre prochain.
Audrey Azoulay, née à Paris dans une famille juive marocaine originaire d'Essaouira, est la fille du journaliste, banquier et homme politique André Azoulay, conseiller du roi du Maroc Hassan II à partir de 1991, puis de Mohammed VI, et de la femme de lettres Katia Brami. Elle indique avoir « grandi dans un milieu très à gauche », « politisé sur le conflit israélo-palestinien », dans le quartier de Beaugrenelle à Paris avec ses deux sœurs aînées.
Le Qatar était le premier pays à s’être lancé dans la bataille pour prendre les rênes de l’agence de l’ONU, créée en 1945. Son candidat, Hamad Al-Kawari, 69 ans, dont l'épouse est de nationalité égyptienne, a été ministre de la culture et est un familier des Nations unies, où il a officié comme vice-président de l’Assemblée générale.
Lors d’un vote intermédiaire en début d’après-midi, les 58 membres du conseil exécutif de l’Unesco avaient préféré la Française Audrey Azoulay à l’Egyptienne Moushira Khattab, par 31 voix contre 25 (deux votes blancs), pour affronter le Qatari Hamad bin Abdoulaziz Al-Kawari à l’ultime tour de scrutin.
Les deux candidates étaient arrivées ex aequo jeudi soir, avec 18 suffrages chacune, derrière le candidat qatari (22 voix), qui fait la course en tête depuis le début du processus de sélection, lundi. Un scénario inédit qui a contraint l’Unesco à organiser une sorte de vote intermédiaire pour départager les deux candidates.
Déjà fragilisée par ses dissensions et ses difficultés économiques, l’organisation a connu un nouveau coup dur jeudi avec l’annonce du départ des Etats-Unis et d’Israël. Sans attendre le résultat de l’élection, Washington et Tel-Aviv ont voulu ainsi exprimer leur exaspération face à une organisation qu’ils accusent d’être anti-israélienne.
Mais Washington n’a pas non plus caché que sa décision était liée à « ses inquiétudes concernant l’accumulation des arriérés à l’Unesco » au budget de laquelle les Etats-Unis ont suspendu leur contribution financière régulière il y a six ans.
C’est l’admission en 2011 de la Palestine au sein de l’Unesco qui avait entraîné cette interruption des paiements de la part d’Israël et des Etats-Unis, des montants qui représentent près du quart du budget de l’agence.
Les décisions américaine et israélienne ont néanmoins été une « triste nouvelle » ou un motif de « regret », voire de « déception », à Paris, à Moscou, dans les instances dirigeantes de l’ONU et de l’Unesco, mais aussi dans les milieux culturels et universitaires américains.
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S.S