Une solution digitale pour l’économie sociale et solidaire au Maroc

 Une solution digitale pour l’économie sociale et solidaire au Maroc

Des étudiants de l’EHTP aident les associations à passer au digital

Coopératives, associations, fondations, etc.. Ce pan important de l’économie marocaine, connu sous le nom d’économie sociale et solidaire, se structure de plus en plus. Des étudiants de l’Ecole Hassania Des Travaux Publics (EHTP) de Casablanca ont créé un club pour les aider à passer gratuitement le cap de la transformation digitale.

La Covid a particulièrement fragilisé l’économie marocaine qui a connu une récession de 6,6% en 2020. C’est d’ailleurs 5,5 millions de familles qui ont bénéficié des subventions publiques en 2020. Les associations, en ces temps de pandémie, sont inondées de demandes d’aides. Les coopératives souffrent également beaucoup de la baisse du secteur touristique. Quand on sait que l’économie coopérative représente 45 000 regroupements et près de 600 000 adhérents, il y a urgence à venir en aide à ce secteur essentielle de l’économie marocaine.

Les pouvoirs publics en ont pris conscience à travers le lancement d’un appel à projets (programme « Moazara ») ou encore la future loi de crowdfunding. 42 projets ont été financés par le ministère de Nadia Fetah Alaoui dont un quart vise à la création de plateformes digitales pour la commercialisation.

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Un club d’ingénieurs pour l’économie sociale et solidaire

Pour faire face à cette demande particulière, une quarantaine d’étudiants ingénieurs de l’Ecole Hassania des Travaux Publics (EHTP) ont décidé de créer l’EHTP Consulting Club (ECC), avec d’autres pôles de l’école. Le but : aider les structures à passer le cap.  » Les associations ou coopératives ont besoin d’avoir plus d’impact auprès du grand public, indique le président fondateur, Ayoub Jafri.  Elles doivent avoir un site web et être présents sur les réseaux sociaux pour pouvoir diffuser leurs valeurs et visions. Nous avons très vite saisi que le secteur de l’économie sociale et solidaire avait un frein qui était la transformation digitale. »

Après des études à la faculté des Sciences de Ben M’sik avant de rejoindre l’EHTP, Ayoub Jafri se dit passionné par l’économie sociale et solidaire. Il voit dans ce secteur, des possibilités pour l’avenir. »Il existe une stratégie ministériel depuis 2018, avec une planification dans les dix années à venir, rajoute le fondateur d’ECC. L’objectif que nous nous sommes fixés, est d’arriver à mieux comprendre les besoins des entreprises de l’ESS pour qu’il ait les outils pour se développer, être visible et mieux se financer demain. Les entreprises sociales et solidaires permettent la création d’emplois et ont aussi un rôle déterminant dans l’amélioration de la vie sociale marocaine. »

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Diagnostic, organisation et communication sur les réseaux sociaux en probono.

Avec la numérisation et les besoins des associations tant au niveau organisationnel que financier, la solution proposée par l’ECC comprend plusieurs phases qui commence par un diagnostic. « La culture et la manière de travailler des acteurs de l’économie sociale et solidaire est différente des entreprises classiques. J’ai vu une possibilité de faire du consulting pour ces structures. Tout le monde n’est pas au même niveau. Notre première action consiste à faire un diagnostic pour mesurer la maturité de l’acteur social. »

Ensuite, la palette d’aide de l’ECC est large. Outre la gestion des objectifs globaux, il faut s’occuper du marketing, des budgets, mais aussi faire preuve de transparence et de clarté pour les donateurs. Planifiant la structure numérique de l’association sociale et solidaire à but non lucratif, les ingénieurs de l’ECC donne une formule clé en main qui comprend une aide à la création de site web, de référencement ou de la gestion des pages de réseaux sociaux. Ils permettent aussi de bénéficier de logiciel de collecte de fonds peer-to-peer. Enfin, ils proposent des formations, des webinaires et de l’accompagnement. Le tout gratuitement, « en probono ».

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Le crowdfunding, grand espoir de l’économie sociale et solidaire

Sur la collecte de fonds, Ayoub Jafri voit son aide comme utile pour les structures à mieux financer leurs projets. « Auparavant, les associations ou coopératives bénéficiaient de financement par des donateurs connus. Cela devrait leur permettre d’élargir leur base de collecte, par exemple par le crowdfunding qui s’accélère au Maroc. »

Sur ce sujet, la loi arrive au bout de son parcours législatif. Ce nouveau mode de financement était très attendu par les startups et les entrepreneurs. La première plateforme marocaine de financement participatif, flowingo.ma créée par une MRE de retour au Maroc, Nadia Stoti vient de voir le jour. Les entreprises du secteur de l’économie sociale et solidaire devrait en bénéficier à coup sûr !