Une récompense à Cannes, un titre de séjour, c’est l’histoire d’Abou Sangaré

 Une récompense à Cannes, un titre de séjour, c’est l’histoire d’Abou Sangaré

L’acteur Abou Sangaré pose lors d’un photocall pour le film L’Histoire de Souleymane, à l’occasion de la 77ᵉ édition du Festival de Cannes, le 20 mai 2024. (Photo Valery HACHE / AFP)

Récompensé au Festival de Cannes pour son rôle de Guinéen sans papiers, Abou Sangaré a finalement obtenu, dans la vraie vie, son titre de séjour.

Faut-il absolument gagner une Palme d’or à Cannes pour obtenir un titre de séjour ? Récompensé au dernier Festival de Cannes pour son rôle dans le film L’Histoire de Souleymane, Abou Sangaré a enfin obtenu son titre de séjour.

Après trois demandes refusées, l’acteur a finalement obtenu le fameux sésame qui lui permettra de vivre dans des conditions plus humaines. « Cela va me permettre maintenant de marcher dans la rue sans avoir peur d’être arrêté, sans avoir peur d’un contrôle d’identité, c’est pour ça que je respire mieux », déclarait-il hier (8 janvier) au micro de Ici Picardie (Ex-France Bleu).

 

Du grand écran à la mécanique

Dans L’Histoire de Souleymane, Abou Sangaré joue le rôle d’un livreur de repas à domicile en quête d’un titre de séjour. Pas forcément un rôle de composition pour celui qui était, dans la vraie vie, sous la menace d’une Obligation de quitter le territoire français (OQTF).

Arrivé en France à l’âge de 16 ans, en provenance de Guinée, l’acteur a donc pu récupérer, hier à Amiens, un titre de séjour salarié, valable un an. Le document mentionne une promesse d’embauche comme mécanicien, métier pour lequel il s’est formé dans la ville picarde. Des papiers, un travail qui le passionne, Abou Sangaré confiait que L’Histoire de Souleymane avait « sauvé sa vie ».

(De gauche à droite) Le réalisateur français Boris Lojkine, l’acteur Abou Sangaré et l’actrice française Nina Meurisse posent lors d’un photocall pour le film L’Histoire de Souleymane au Festival de Cannes, le 20 mai 2024. (Photo Sameer Al-Doumy / AFP)

Plus qu’un film

Avec ce titre de séjour obtenu pour son acteur principal, le réalisateur du film primé à Cannes, Boris Lojkine, estime, pour sa part, avoir « terminé son travail sur le film ».

Celui qui avait repéré Abou Sangaré dès avril 2023, se donnait alors une véritable mission, allant au-delà de la réalisation d’un film : « J’estime que c’était ma responsabilité comme réalisateur qui l’a emmené dans cette galère du cinéma, d’être à ses côtés jusqu’au bout, jusqu’à sa régularisation ».

Une galère qui a permis d’obtenir une certaine visibilité ayant peut-être contribué au dénouement positif de l’histoire d’Abou Sangaré.