Une quarantaine d’étudiants Tunisiens encore bloqués aux USA
A Houston au Texas, dans les états de Californie ou encore de Floride, des dizaines de jeunes étudiants tunisiens restent bloqués aux Etats-Unis en raison de la pandémie de covid-19 qui sévit particulièrement sur ce continent. Ils lancent aujourd’hui un appel de détresse à destination de leur gouvernement qu’ils accusent de les avoir « complètement oubliés ».
Si la mobilisation en faveur des étudiants tunisiens en France et en Europe, bien plus nombreux, semble avoir porté ses fruits, le sort de leurs homologues aux Etats-Unis est plus complexe.
Le facteur aggravant des émeutes sociales
Ils sont désargentés pour la plupart, ayant souvent « à peine de quoi manger » et livrés à eux-mêmes dans un pays qui enregistrait encore le 14 juin plus de 382 décès dus à la Covid-19. Ces étudiants ne sont plus en mesure désormais de recevoir de l’aide financière de leurs familles, du fait des remous sociaux liés aux heurts Black lives matter conjugués à l’épidémie qui ne faiblit que peu aux Etats-Unis.
« Mon frère Youssef est bloqué à Houston depuis le mois de mars, confie Aziza Mahjoub. Notre grand problème est le test Covid-19 négatif qui ne doit pas dépasser pas les 72 heures et que doivent produire les passagers débarquant à Tunis. Il est impossible, par exemple, pour mon frère, qui doit prendre un vol de Houston à Montréal, puis de Montréal à Tunis, de pouvoir produire un test qui date de moins de 72 heures, compte tenu de la durée du vol et du temps des escales qui peuvent dépasser les 24 heures », explique-t-elle.
Au-delà du problème du dépistage et des délais, le prix du test lui-même ajoute aux difficultés. Aux Etats-Unis, pour une personne non couverte par un système de santé américain, le coût avoisine en effet les 3000 dollars américains (soit près de neuf mille dinars tunisiens). Il est ainsi uniquement gratuit pour les personnes développant les symptômes du coronavirus. De plus, les flux de passagers entre les Etats-Unis et le Canada sont également très surveillés et soumis à des contraintes sanitaires.
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Quarante familles concernées
« Avec une quarantaine d’autres familles qui connaissent ce même problème, nous implorons le gouvernement tunisien, et je dis bien implorons, de trouver une solution. Il est inhumain de laisser ainsi nos jeunes étudiants tunisiens loin de leur patrie et de leur famille. Nous pouvons par exemple imaginer que ces jeunes soient rapatriés de Montréal et dès leur arrivée, placés en quatorzaine avec un test effectué dès leur descente d’avion. A une situation extraordinaire, une solution adéquate doit s’imposer », poursuit Aziza Mahjoub.
Les familles espèrent que cet appel sera entendu à la fois par le gouvernement tunisien, par l’Ambassade de Tunisie aux Etats-Unis, par l’Ambassade des Etats-Unis à Tunis, ainsi que par les associations tuniso-américaines. Ces dernières peuvent sans doute contribuer à une solution d’urgence et soutenir ces jeunes ressortissants tunisiens, en grande détresse, dans leur retour vers leurs pays.
Contact Aziza Mahjoub :
+216 56 074 777