Une marche en mémoire d’Adama Traoré interdite
Le préfet du Val-d’Oise ne donnera pas d’autorisation aux organisateurs d’un rassemblement pour les sept ans de la mort d’Adama Traoré.
Manifestation interdite demain, le samedi 8 juillet à Persan et à Beaumont-sur-Oise. Le tweet de la préfecture est clair. La réponse du comité Adama l’est tout autant. Il va déposer un référé pour contester cette interdiction devant la justice administrative.
Chaque année, cette marche en mémoire d’Adama Traoré rassemble des centaines de personnes. Et le mot d’ordre est chaque fois le même : réclamer la mise en examen des gendarmes mis en cause et dénoncer plus largement les violences policières. Cette année, l’événement devait prendre une résonnance particulière.
De nombreux syndicats, organisations et partis politiques y étaient attendus après l’émotion soulevée par la mort de Nahel. « Depuis sept ans, après chaque marche, la préfecture se dit satisfaite de la manière dont le comité Adama gère l’événement. Pourquoi cette défiance aujourd’hui ? », s’est interrogé le collectif « La Vérité pour Adama », dans un communiqué.
Instruction toujours en cours
Le 19 juillet 2016, Adama Traoré, un jeune homme noir de 24 ans, est mort dans la cour de la caserne de Persan, après son arrestation par des gendarmes au terme d’une course-poursuite. Les premières autopsies ont conclu à une asphyxie, sans établir avec certitude la cause de son décès.
En 2020, une nouvelle expertise a exonéré les gendarmes, mais un médecin mandaté par la famille a estimé qu’un plaquage ventral avait causé son asphyxie. Dépaysée à Paris, l’instruction judiciaire est toujours en cours. Les investigations sont terminées et le parquet de Paris doit désormais rendre ses réquisitions. Les trois gendarmes impliqués dans ce dossier ont été placés fin 2018 sous le statut de témoin assisté.