Une Iranienne, Maryam Meylan, remporte le concours de plaidoiries du Mémorial de Caen
Le texte de Maryam Meylan « Femme, vie, assassinée ! » évoquait la cause des droits des femmes en Iran. Et le cas emblématique de Mahsa Amini.
Avec la force de ses mots, Maryam Meylan a conquis le jury pour décrocher le concours de plaidoiries des droits humains, le premier prix, celui du Mémorial et de la ville de Caen. Cette avocate de 36 ans, inscrite au barreau de Genève, a choisi de parler de Mahsa Amini pour « plaider pour mon pays au grand public ».
A la tribune, elle a dénoncé « l’impuissance des mécanismes juridiques internationaux à stopper cette violation grave des droits de l’Homme ». « Chaque jour qui passe, sortir du pays est un peu plus compliqué », a-t-elle rappelé.
Détentrice d’un bachelor de littérature anglaise en Iran, Maryam Meylan a quitté le pays il y a dix ans pour faire des études de droit en Suisse. Mahsa Amini était cette jeune femme iranienne détenue par la police des mœurs pour avoir enfreint le code vestimentaire strict imposant notamment aux femmes le port du voile. Elle a été tuée par les forces de l’ordre le 16 septembre 2022. Un événement qui a déclenché un important mouvement de contestation en Iran.
Droits fondamentaux bafoués
Le prix du barreau, attribué par la profession, a par ailleurs été remporté par Maître Stéphanie Saint-Surin du barreau de Port-au-Prince, pour sa plaidoirie « Ils se regardaient mourir », consacrée aux conditions d’incarcération des prisonniers haïtiens. Initié en mars 1989, le concours de plaidoiries du Mémorial de Caen a depuis accueilli 340 avocats du monde entier venus plaider la cause d’une victime dont les droits fondamentaux sont bafoués.