Une future loi pour renforcer le testing
Les agents publics pourront effectuer des « tests individuels de discrimination ». Une proposition de loi envisage d’élargir les opérations de testing.
Un texte de loi porté par le groupe Renaissance et le député Marc Ferracci va être déposé la semaine prochaine, pour un examen à l’automne à l’Assemblée puis avant la fin de l’année, au Sénat. Le texte visera « à lutter contre les discriminations par la pratique de tests individuels et statistiques ». Les agents publics pourront bientôt réaliser des « tests individuels de discrimination », « à la demande de toutes personnes s’estimant victime de discrimination ». Des tests qui seraient exploitables en cas de procédure judiciaire.
Délai de six mois
Hier, lors de son déplacement à Marseille, Emmanuel Macron s’est engagé à « systématiser » les opérations de testing et a promis des « moyens supplémentaires ». « Un service, placé sous l’autorité du Premier ministre, est chargé d’œuvrer à la connaissance, à la prévention et à la correction des situations de discrimination », pris en charge par la Dilcrah, la délégation interministérielle à la Lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT. En plus de ces tests individuels, ce service sera chargé d’établir des statistiques « sur des entreprises et des organismes publics, selon un programme de travail détaillé par le gouvernement ». Si aucun plan d’action n’est mis en place, dans un délai de six mois, les résultats seront alors publiés. C’est ce qu’on appelle le « name and shame ».
Résultats sans appel
On se souvient de la grande campagne de testing lancée à la demande du gouvernement entre 2018 et 2019. Plus de 17 000 candidatures fictives ont été envoyées à plus de 100 sociétés situées dans 6 régions de France. A chaque fois : deux profils identiques, l’un avec patronyme à consonnance maghrébine, l’autre un patronyme à consonnance française. Les résultats étaient sans appel, et également sans surprise : la première candidature a 20% de chances en moins de recevoir une réponse à une offre d’emploi et 30% de chances en moins d’être recontacté après une candidature spontanée.