Une future loi pour interdire l’écriture inclusive

 Une future loi pour interdire l’écriture inclusive

La proposition de loi interdisant l’écriture inclusive portée par François Jolivet (LREM) et d’autres parlementaires a été transmise à l’Assemblée nationale le 17 février 2021. STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Faut-il proscrire l’écriture inclusive dans les documents administratifs parce qu’elle serait discriminante et illisible ? C’est l’idée défendue par 60 députés.

 

La proposition de loi a été transmise à l’Assemblée nationale le 17 février, dans le cadre de la loi « séparatisme ». Elle est portée par François Jolivet, député LREM, aux côtés d’une soixantaine de parlementaires. Interdire l’écriture inclusive dans les documents administratifs et pour les personnes morales chargées d’une mission de service public. Voilà ce que le texte propose. Car cette écriture serait un « choix personnel et militant » qui « complexifie l’apprentissage de la langue ».

Circulaire de 2017

« Les experts de la dyslexie, dyspraxie et dysphasie sont préoccupés et alertent sur les difficultés supplémentaires engendrées par cette forme d’écriture ». C’est ce qu’explique François Jolivet pour qui cette question est avant tout symbolique. Il entend ainsi « alimenter le débat, sensibiliser et inciter les ministères à prendre des circulaires à l’instar d’Edouard Philippe ».

En effet, dans une circulaire datée de novembre 2017 sur « les règles de féminisation », l’ancien Premier ministre avait demandé au gouvernement de « ne pas faire usage de l’écriture dite inclusive ».

Iels et celleux

Ces députés ne sont pas les premiers à s’opposer au principe même de l’écriture inclusive. En tête, on trouve l’Académie française. Pour elle, cette pratique risquerait « d’aboutir à une langue désunie, disparate dans son expression, créant une confusion qui confine à l’illisibilité ».

Cette écriture se base sur l’idée d’une égalité parfaite entre le féminin et le masculin dans la langue française. Par exemple, on peut écrire « iels » à la place de « ils/elles » ou bien « celleux » pour « celles/ceux ».

L’écriture inclusive remet également en cause la règle selon laquelle, au pluriel, « le masculin l’emporte sur le féminin ». Cela veut donc dire que le verbe s’accorde avec le sujet le plus proche.

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