Une cordée 100% féminine du 93 à l’assaut du Kilimandjaro

 Une cordée 100% féminine du 93 à l’assaut du Kilimandjaro

La cordée féminine du 93 lors d’un stage de cohésion dans les Pyrénées orientales. Photo : DR

Le 18 juin prochain, Rayanne, Nourayat, Ryme, Widad, Imène, Aché, Abir, Selsabile, sept jeunes femmes âgées de 20 à 24 ans et toutes originaires de Seine-Saint-Denis, s’envoleront pour la Tanzanie avec un objectif clair : atteindre le sommet du Kilimandjaro. Le point le plus haut de l’Afrique culmine à 5 895 m.

 

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Il s’agit, pour ces membres de l’association Apart, une organisation séquano-dyonisienne basée à Tremblay-en-France (93290), née au début des années 2000 et qui a pour mission d’accompagner la jeunesse du département à l’insertion sociale et professionnelle grâce à différentes actions, de leur première expérience en montagne.

Depuis 2016, Apart organise des treks, aussi bien en France qu’à l’étranger. Il y a six ans, un groupe de Seine-Saint-Denis, composé à la fois de filles et de garçons, était allé au Népal gravir le Kala Patthar (5 643 m).

« Sur le principe, la mixité nous va très bien, mais on s’est rendu compte qu’avec certaines filles, surtout pour une première expérience, surtout en Seine-Saint-Denis, où trop de filles manquent encore de confiance en elles, on s’est dit qu’une cordée 100% féminine pouvait être une bonne approche pour commencer », explique Dorothée Lesne, responsable du pôle féminin au sein de l’association.

Rayanne, 22 ans, étudiante en BTS, excitée à l’idée de partir, avoue tout de même qu’à J-deux-semaines du départ, le stress grandit un peu. « J’ai peur de craquer physiquement », lâche-t-elle. Même état d’esprit pour Selsabile qui « redoute les longues heures de marche ». Nourayat, elle, ne sait pas si elle va supporter le changement d’attitude.

Il faut dire que parmi toutes ces jeunes femmes, aucune n’est vraiment sportive. « Mais on s’entraîne dur », précise Nourayat qui a perdu 11 kilos en trois mois. Depuis février dernier, deux fois par semaine, en plus des footings ou des sorties à Fontainebleau, les futures Kilimandjaristes charbonnent sérieusement avec un coach sportif. Au programme, squats, pompes, travail de renforcement musculaire, gainage, circuit training …

 

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« L’idée c’est qu’elles souffrent ici pour pouvoir être à l’aise là-bas », justifie Dorothée Lesne. « Quand on leur a expliqué le projet, on ne leur a pas menti. On leur a dit qu’il allait falloir gérer la haute altitude et devoir bien se préparer physiquement avant. On ne part pas gravir le Kilimandjaro les mains dans les poches », ajoute Dorothée Lesne.

Par ricochet, la responsable du pôle féminin en a profité pour parler avec elles « d’hygiène de vie au sens plus large ». « Prendre des bonnes habitudes dès maintenant : manger sain, penser à bien s’hydrater, se reposer aussi », détaille encore Dorothée qui espère qu’après ce voyage, ces filles continueront à « prendre soin de leur corps ».

Pour créer une cohésion entre les participantes, l’association a envoyé en février dernier les filles à Font Romeu dans les Pyrénées orientales. « Au début, on se connaissait très peu mais aujourd’hui, on est devenue de vraies amies », se félicite Selsabile. « On est un groupe uni et quand ça sera dur, on pourra toutes s’epauler », promet de son côté Nourayat.

Plusieurs dizaines de milliers de personnes tentent de gravir le Kilimandjaro chaque année. La cordée féminine du 93 empruntera la voie Machame, réputée comme celle qui permet la meilleure acclimatation à l’altitude, avec des nuits en tente dans les campements. En tout, elles marcheront 60 kilomètres à travers la jungle tropicale.

Les sept filles seront accompagnées de deux accompagnatrices, Dorothée Lesne donc, et Wafat Mari, bénévole de l’association qui avait participé à la première expédition au Népal en 2016 et d’un guide local. Elles espèrent atteindre le sommet du Kilimandjaro en huit jours.

Une aventure qu’on pourra suivre sur la page Facebook et Instagram de l’association. « On a envie qu’elles se dépassent et qu’elle se rendent compte de leur force. On espère que cette aventure va leur donner envie d’avancer, et qu’elles puissent surtout s’affirmer toutes dans leur choix », commente Wafat Mari.

Avant de revenir dans le 93, elles iront quelques jours dans un village reculé de Tanzanie apporter des kits scolaires aux élèves du coin. En France, elles ont réussi à récolter l’argent nécessaire pour acheter un minibus. Le van permettra d’aller récupérer les enfants Masaï, qui faute de transports, ne peuvent aller à l’école. Mêler l’utile à l’agréable.

 

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