Un syndicat policier accusé de racisme après un tweet lourd de sens

 Un syndicat policier accusé de racisme après un tweet lourd de sens

Assimilés à des soutiens du terrorisme djihadiste par un syndicat policier, les organisateurs d’une manifestation contre l’islamophobie s’insurgent.

Amalgames

Le 5 juin, peu après l’annonce de la mort du chef d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique, le syndicat Synergie-Officiers de la police nationale tweetait : « Journée de deuil pour nombre de participants de la manifestation du 10 novembre 2019 (à 2 pas de Charlie Hebdo) pour partie recyclés dans le business des pseudos #ViolencesPolicieres et qui pratiquent le #racisme décomplexé quand il s’agit de #policiers ».

La manifestation dont il est question rassemblait des milliers de personnes contre l’islamophobie. Parmi les organisateurs de cet événement, le Collectif du 10 novembre contre l’islamophobie ou la Ligue des Droits de l’Homme (LDH). Pour ces organisations, cet amalgame, habituellement fait par l’extrême droite, est « grave et lourd de sens ».

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Violences policières

Les organisateurs de la manifestation du 10 novembre 2019 posent également la question du timing de ce tweet. Dans le sillon du mouvement mondial en solidarité à George Floyd, l’affaire Adama Traoré ressurgit mettant en exergue les violences policières en France. Ce qui « gênerait » le syndicat Synergie-Officiers selon les organisateurs de la manifestation contre l’Islamophobie. « Ces violences ne sont pas des « dérives individuelles » : c’est bien une institution gangrenée par le racisme qui les produit », insistent-ils.

Manifestation controversée

Le syndicat policier ravive la controverse autour de la manifestation du 10 novembre dernier. Cette dernière avait rassemblé plus de 13 000 personnes à Paris contre la stigmatisation des Français de confession musulmane.

Un rassemblement qui avait lieu quelques jours après l’agression de Français musulmans devant la mosquée de Bayonne.

La présence parmi les signataires du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) a créé des remous au sein de la classe politique quant à la participation, ou non, à ce rassemblement. Notons que le CCIF est accusé par l’extrême droite de liens avec les frères musulmans.

« Nous continuerons de nous mobiliser contre l’islamophobie et tous les racismes, nous continuerons de dénoncer les violences policières », réaffirment les organisations.

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