Un SDF parisien touche 40.000 € pour une photo volée dans Paris Match
« Le crack dans le métro: angoisse sur la ligne », c’est le reportage qui a coûté cher à Paris Match. En publiant une photo volée d’un SDF parisien, le magazine a été condamné à verser 40.000 euros à Félix, un sans-abri de 48 ans.
Les faits remontent à fin 2018, quand des amis de Félix l’avertissent de la photo le montrant à visage découvert dans le média : « On a vu ta tête dans Paris Match ». Son image accompagnait un article sur les consommateurs de crack du métro, prise à la station Marx Dormoy dans le 18e arrondissement de Paris. Félix contacte alors des avocats et parvient à faire condamner Paris Match à une première indemnisation s’élevant à 10.000 euros en mai 2019.
Droit au respect de la vie privée
Pour la justice, « chacun dispose, quelles que soient sa notoriété, sa fortune, ses fonctions présentes ou à venir, du droit au respect de sa vie privée et jouit sur son image d’un droit exclusif lui permettant de s’opposer à sa fixation […] sans autorisation préalable ». La première chambre civile du tribunal de Nanterre juge que Paris Match « dévoile des informations sur son état de santé physique et psychique ».
Dommages et intérêts revus à la hausse
Le magazine est alors sommé de retirer la photo du site web et de l’application mobile. Chaque jour de retard est facturé 2.000 euros par la justice. Quelques mois plus tard, l’image est retiré du site internet de Paris Match, mais est toujours présente sur l’application. Le sans-abri revient devant la justice. Le tribunal recondamne Paris Match en décembre 2020 à verser 30.000 euros supplémentaires au plaignant. La somme atteint finalement les 40.000 euros.
Les deux avocats de Félix se sont félicités de cette « décision exemplaire qui défend avec force le droit à l’image et à la vie privée de tous, y compris de ceux qui vivent dans la misère ».
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