Un réseau d’Algériens jugés à Paris pour trafic de mineurs, dont des Marocains

 Un réseau d’Algériens jugés à Paris pour trafic de mineurs, dont des Marocains

Les accusés auraient utilisés des psychotropes pour inciter des mineurs à commettre des vols, notamment près de la Tour Eiffel à Paris.

Six Algériens seront jugés à Paris en décembre pour traite d’êtres humains aggravée, accusés d’avoir des mineurs isolés étrangers. Ils utilisaient des psychotropes pour pousser leurs victimes à commettre des vols, notamment près de la Tour Eiffel.

Ces hommes, âgés de 23 à 39 ans, feront également face à des accusations de trafic de stupéfiants, de psychotropes et de recel de vols, selon des sources proches du dossier. Un septième individu sera jugé pour trafic de psychotropes et recel de vol sur la période de mars à mi-juin 2022, mais pas pour traite.

Le procès, prévu pour du 14 au 20 décembre au tribunal correctionnel de Paris, revêt une importance particulière selon Guillaume Lardanchet, directeur de l’association Hors La Rue. Cette dernière s’occupe des enfants et adolescents étrangers en danger. Il souligne que bien que ces jeunes ne soient pas des anges, ils sont victimes de contraintes et d’emprises chimiques, nécessitant une protection et l’accès à leurs droits.

 

Dépendance aux psychotropes

Les enquêtes visaient généralement les mineurs, mais cette fois, la justice s’attaque aux personnes exploitant ces jeunes. Une avancée saluée par plusieurs acteurs impliqués. L’ordonnance de renvoi a mis en lumière le parcours erratique de plusieurs dizaines d’enfants, de leur traversée de la Méditerranée jusqu’à la Tour Eiffel à Paris. Les adultes sont accusés d’avoir initié les mineurs aux psychotropes, créant ainsi une forte dépendance pour en tirer un bénéfice financier.

Les psychotropes, notamment le Rivotril et le Lyrica, provoquent une dissociation totale du corps et de l’esprit des jeunes consommateurs, facilitant ainsi le recrutement et la dépendance. Les enquêtes ont révélé que le parvis du Trocadéro était divisé entre joueurs de bonneteau, vendeurs à la sauvette et voleurs mineurs. Les adultes se fournissaient en psychotropes à Aubervilliers et dans le nord de Paris. Les avocats de la défense n’ont pas encore répondu aux sollicitations pour commenter cette affaire.