Un rapport du Sénat dénonce les dérives du porno
Pour les sénatrices, la lutte contre les violences dans l’industrie du porno doit être « une priorité de politique publique et pénale » pour le gouvernement.
Elles évoquent des « violences systémiques », des « femmes exploitées » ou encore des mineurs trop facilement exposés à des contenus traumatisants. Les auteures de cette étude intitulée « Porno : l’enfer du décor » sont Annick Billon (UDI), Alexandra Borchio Fontimp (LR), Laurence Cohen (PCF) et Laurence Rossignol (PS).
De plus en plus trash et violents
Depuis l’apparition des grandes plateformes telles que PornHub ou Xvideos au milieu des années 2000, la diffusion du porno a « contribué à la recrudescence de contenus de plus en plus trash et violents, sans aucun contrôle ni considération pour les conditions dans lesquelles ces contenus sont produits », peut-on lire dans le rapport qui prône un renforcement de la répression pénale contre les responsables de cette industrie. Pour cela, deux méthodes : favoriser « l’émergence de plaintes des victimes » et imposer aux plateformes de supprimer gratuitement les vidéos lorsque les femmes en font la demande.
Actuellement, lorsqu’une femme abusée demande la suppression d’une vidéo dans laquelle elle apparaît, les producteurs lui réclameraient entre 3 000 et 5 000 euros, « soit dix fois plus que la rémunération obtenue pour la scène tournée », explique le rapport.
Amendes dissuasives
Par ailleurs, les sénatrices formulent des propositions pour empêcher les mineurs d’accéder au porno sur internet. L’Arcom (ex-CSA) doit voir ses pouvoirs renforcés pour imposer des amendes « dissuasives » aux sites porno accessibles aux mineurs, et le gouvernement doit imposer le « développement de dispositifs de vérification d’âge ».
Ce rapport parlementaire est publié alors qu’une enquête judiciaire vise la plateforme « French Bukkake ». Dans ce dossier, trois acteurs et un réalisateur ont été placés cette semaine en garde à vue, pour traite d’êtres humains aggravée, viol en réunion ou proxénétisme aggravé.
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