Un rapport de l’ONU réclame une hausse mondiale des salaires
Un récent rapport des Nations Unies a souligné la nécessité d’augmenter les salaires à l’échelle mondiale, sauf dans des secteurs considérés comme « destructeurs », notamment la finance, les énergies fossiles, les industries des pesticides, du plastique, du tabac et de la publicité.
Le rapporteur spécial de l’ONU sur l’extrême pauvreté et les droits humains, Olivier De Schutter, a présenté ces conclusions lors d’une réunion de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York. Il a plaidé en faveur de l’idée que les salaires devraient refléter la contribution d’un individu à la société plutôt que sa capacité à générer des profits.
M. De Schutter a critiqué le fait que des professions valorisées par la société, telles que les métiers de service à la personne, de l’éducation et de la santé, soient parmi les moins bien rémunérées. À l’inverse, d’autres emplois, malgré les préjudices sociaux et environnementaux qu’ils génèrent, sont excessivement rémunérés. Il estime qu’il est temps de corriger ces inégalités et de mettre fin à la situation des « salaires pour les pauvres ».
Un travailleur sur cinq pauvre dans le monde
Pour remédier à cette situation, le rapporteur recommande que les gouvernements établissent une liste des professions socialement les plus utiles et les rémunèrent en conséquence. Il propose également que les salaires dans les secteurs considérés comme nuisibles, tels que la finance, les énergies fossiles, les industries des pesticides, du plastique, du tabac et de la publicité, soient plafonnés pour réduire leurs impacts négatifs et leur attractivité.
M. De Schutter souligne que plus d’un travailleur sur cinq dans le monde vit dans la pauvreté, et que les gains de productivité n’ont généralement pas entraîné une augmentation des salaires. En 2022, les salaires mondiaux ont diminué en moyenne de 0,9 %, en pleine période d’inflation. Pendant la même période, les bénéfices des entreprises ont augmenté.
Le rapport indique également que 6,3 millions de travailleurs aux États-Unis et 8,5 % des travailleurs de l’Union européenne risquent de tomber dans la pauvreté. Le rapport exhorte les gouvernements à se concentrer sur la création d’emplois décents qui protègent les travailleurs de la pauvreté, plutôt que de se contenter de créer des emplois, quel que soit leur impact sur les travailleurs.