Un rapport de l’ONU décrédibilise les accusations d’Israël contre l’UNRWA
Un rapport récent de l’ONU, préparé par l’ancienne ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna, a remis en question les allégations d’Israël selon lesquelles l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, l’UNRWA, emploie des membres d’organisations terroristes. À l’inverse, le commissaire général de l’UNRWA a réclamé au Conseil de l’ouverture d’une enquête en dénonçant la mort de 180 employés dans la bande de Gaza.
Alors que le gouvernement israélien persiste dans ses affirmations, le rapport sur l’UNRWA de Catherine Colonna soulève des doutes sur la validité des preuves présentées. Cette situation souligne les enjeux complexes entourant l’aide humanitaire à Gaza et met en lumière les défis auxquels l’UNRWA est confrontée dans sa quête de neutralité et de protection des droits des réfugiés palestiniens.
Depuis janvier, le gouvernement dirigé par Benjamin Netanyahu accuse l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens d’avoir recours à des membres d’organisations terroristes. Alléguant même leur implication dans une attaque survenue le 7 octobre.
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Ces accusations ont conduit plusieurs pays, dont la France, à revoir leurs financements envers l’organisation, mettant en péril l’aide humanitaire indispensable aux Gazaouis. Quelque 450 millions de dollars sont ainsi gelés au moment où les 2,3 millions d’habitants de la bande de Gaza vivent une catastrophe humanitaire et ont besoin d’une aide d’urgence, a rappelé le commissaire général de l’UNRWA. L’Union européenne a d’ailleurs appelé mardi les donateurs à poursuivre leur soutien à l’agence.
Demande d’une enquête sur la mort des travailleurs humanitaires
Catherine Colonna n’a trouvé aucune preuve pour étayer ces allégations. Son rapport qui s’appuie sur le travail de trois instituts de recherche d’Europe du Nord a également révélé que l’UNRWA fournissait régulièrement à Tel-Aviv des listes de ses employés pour vérification, sans aucune réaction de la part du gouvernement israélien depuis 2011.
Le rapport souligne également que l’UNRWA a mis en place des mesures robustes pour garantir sa neutralité, malgré quelques problèmes rencontrés. Il reste un acteur central dans la fourniture d’une aide humanitaire essentielle aux Palestiniens avec ses 30 000 employés. L’agence possède même une approche de neutralité plus développée que d’autres entités similaires des Nations unies ou des ONG.
Après la publication du rapport, le commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, a demandé une enquête indépendante devant le Conseil de sécurité de l’ONU. Il souhaite faire la lumière sur les attaques contre les locaux et le personnel humanitaires. Depuis le début de la guerre en octobre, 180 employés de l’UNRWA ont été tués et plus de 160 locaux endommagés dans la bande de Gaza.