Un officier italien force des migrants tunisiens à se gifler
Ebruitée par des médias italiens locaux vendredi 19 juin, la scène de « cruauté ordinaire » se serait déroulée dans un centre de détention de migrants, non loin des côtes sud-ouest de la Sicile.
Vidéo contenant des actes de cruauté et de violences, âmes sensibles s’abstenir
Une enquête a été ouverte par le procureur auprès du tribunal d’Agrigente suite à la diffusion d’une vidéo d’une durée d’environ une minute sur les réseaux sociaux. On peut y voir un groupe d’au moins cinq policiers affectés au centre de détention de cette ville de l’île italienne. Visiblement plus âgé et plus gradé, leur chef y fait preuve de violences gratuites et mises en scène.
Une volonté délibérée d’humilier
A plusieurs reprises, il va frapper des migrants de nationalité tunisienne. Au moins l’un d’entre eux serait un mineur d’après plusieurs sources concordantes. Il les oblige ensuite à se gifler mutuellement, jusqu’à ce que l’un d’eux s’écroule de douleur.
Les faits sont récents selon les analystes puisqu’on y voit les policiers porter des modèles de masques apparus avec la pandémie de Covid-19.
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Vraisemblablement filmée par l’un des migrants détenus, on peut entendre distinctement l’officier de police s’adresser à l’un des jeunes Tunisiens en italien en ces termes : « Vous devez respecter la loi ! Maintenant tu dois gifler ton ami. Sois un homme ! ». « Frappe-le plus fort que ça ! » lui lance-t-il, lorsque la gifle n’est pas suffisamment brutale, estime le policier irrité.
Celui-ci gifle alors le même jeune en s’agaçant : « C’est comme ça qu’il faut le frapper ! », pendant que le reste du groupe de détenus font mine d’en rire. Silence complice de la part des autres policiers, qui assistent à la scène sans sourciller.
Certaines ONG anti racistes ont d’ores et déjà condamné ces exactions. Elles considèrent que le policier a « sciemment et méthodiquement humilié les jeunes Tunisiens », soulignant qu’il s’agit là d’un acte aggravé par le statut de mineur de la victime. Elles ont appelé à engager des mesures disciplinaires pour violences et abus de pouvoir. De son côté le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) a fermement dénoncé « une atteinte de plus à la dignité des migrants tunisiens ». Le forum propose son aide pour toute action en justice auprès des instances européennes des droits de l’Homme.
D’après des médias italiens dont Il Fatto nisseno, les migrants Tunisiens entrés récemment sur le sol Italien, auraient tenté de fuir le centre de détention où ils ont été placés en quarantaine. Ils furent aussitôt capturés par l’unité qui patrouillait à proximité.