Un mini-dôme de chaleur enveloppe les pays du Maghreb
Les pays de l’Afrique du Nord sont sous l’emprise d’une masse d’air brûlant. Un dôme de chaleur. Des météorologues craignent même un blocage d’air chaud entre le Maroc et l’Espagne où la température risque d’atteindre de nouveaux records.
Pas moins de 47 ° sont prévus dans le Sud de l’Espagne, en Andalousie. Cette vague de chaleur exceptionnelle, telle que définie par l’Organisation météorologique mondiale, OMM, semble se diriger vers la rive sud de la Méditerranée.
Avant cela, l’Amérique du Nord et le Canada frappés par le réchauffement climatique, ont vu le mercure atteindre des températures inédites. L’ouest du Canada et le nord des États-Unis ont subi ce qu’il est convenu d’appeler désormais, un dôme de chaleur. Le phénomène se traduit par des températures dépassant parfois les 45 degrés. Un record historique et inédit dans des régions connues plutôt par la fraicheur de leur climat, été comme hiver.
Ce que les météorologues appellent, dôme, un vocable non scientifique mais renvoie plutôt à une image, signifie ce phénomène lié à un anticyclone de blocage puissant qui persiste au même endroit et provoque la stagnation des masses d’air. La zone de haute pression favorise la descente de l’air, qui, sous l’effet de la compression, réchauffe l’atmosphère. Ce dôme de chaleur aime pérégriner d’un continent à l’autre. Il a migré vers une autre partie du monde, le Maghreb. En chemin, son intensité s’est réduite. C’est devenu un mini-dôme. Les pays de l’Afrique du Nord sont confrontés, donc, depuis quelques jours, à une masse d’air très chaude.
Au Maroc, les températures risquent de grimper encore à partir de vendredi 9 juillet, pour atteindre jusqu’à 48°C. Cette vague de chaleur, type Chergui, telle que désignée localement, couvre la majeure partie du pays. Il est prévu qu’elle se poursuive jusqu’à lundi 12 juillet. La hausse de température est significative, dépassant la normale saisonnière de 5 à 10 degrés !
Ces températures constituent une menace majeure pour la santé des personnes
Dans le Sahara algérien, dans la ville de Beni Abbes, précisément, un record a été pulvérisé avec 48,6 °C le 1er juillet et 48,7 °C, le 2 juillet. La Tunisie n’est pas épargnée, non plus. L’Institut National de Météorologie a mis en garde la population contre une vague de chaleur en passe de s’abattre sur l’ensemble du pays. Les températures risquent d’atteindre jusqu’à 45°C dans certaines régions, notamment au Sud, accompagnées de nuits très chaudes.
«Ces températures extrêmes constituent une menace majeure pour la santé des personnes, l’agriculture et l’environnement. Car la région n’est pas habituée à une telle chaleur. De nombreuses familles ne disposent pas de climatisation dans leur foyer», alerte la porte-parole de l’OMM, Clare Nullis, à Genève, lors d’un point de presse largement relayé.
Les chaleurs qui frappent à des degrés similaires les différentes parties du globe, aussi lointaines les unes des autres, ne sont pas liées toutefois au même phénomène climatique, expliquent les météorologues. Puisque « le phénomène qui émerge sur le Maghreb n’est pas lié au dôme de chaleur observé au Canada ». Dans les pays du Maghreb, le « soleil a beaucoup chauffé sur le nord de l’Afrique, depuis plusieurs semaines. Cette masse d’air commence à remonter sur le sud de l’Europe », analyse Frédéric Nathan, prévisionniste à Météo-France.
Ces chaleurs inédites pour certaines régions de la planète, surviennent dans un contexte très inquiétant de réchauffement climatique. Plus grave, elles sont récurrentes. « Les vagues de chaleur sont de plus en plus fréquentes et intenses. Car les concentrations de gaz à effet de serre entraînent une hausse des températures mondiales », regrette encore la porte-parole de l’OMM, Clare Nullis.
>> Lire aussi :Le réchauffement climatique sera pire que la covid pour le système de santé selon un rapport