Un commissaire de la BRAV-M accusé d’avoir frappé un photographe

 Un commissaire de la BRAV-M accusé d’avoir frappé un photographe

Le photographe syrien Ameer al-Halbi blessé lors d’une manifestation contre le projet de loi sur la « sécurité globale », dont l’article 24 criminaliserait la publication d’images de policiers en service dans l’intention de porter atteinte à leur « intégrité physique ou psychologique », à Paris, le 28 novembre 2020. (Photo par Gabrielle Cézard / AFP)

Le policier de la BRAV-M a été mis en examen pour des violences commises contre Ameer al-Halbi, un photographe syrien, lors d’une manifestation en 2020 à Paris.

 

D’après le ministère public, cette mise en examen repose sur des violences volontaires ayant entraîné une incapacité de travail de plus de huit jours par personne dépositaire de l’autorité publique, commises avec arme, au préjudice de deux personnes.

Le fonctionnaire a aussi été mis en examen pour violences volontaires sans incapacité de travail par personne dépositaire de l’autorité publique au préjudice d’une personne. Il n’a cependant pas été placé sous contrôle judiciaire.

 

Traumatismes

Le 28 novembre 2020, lors d’une manifestation contre la loi dite « de sécurité globale », il est soupçonné d’avoir notamment fracturé le nez d’un photographe syrien, Ameer Al-Halbi, ex-collaborateur de l’AFP en Syrie.

Ce jour-là, le commissaire de police dirigeait une trentaine d’agents d’une Brigade de répression des actions violentes motorisée (BRAV-M).

Le journaliste travaillait sur le terrain comme photographe indépendant lors de cette manifestation organisée également contre les violences policières. Il a été frappé alors qu’il prenait des clichés de policiers « en train de frapper quelqu’un ».

Son avocat a expliqué que le photographe restait « traumatisé physiquement, psychologiquement et professionnellement » par les faits.

 

Au moins trois affaires

Dans un autre dossier, ce même commissaire de la BRAV-M a été placé, le 17 janvier 2024, sous le statut plus favorable de témoin assisté.

L’enquête concerne la blessure d’un syndicaliste éborgné par une grenade lors d’une manifestation contre la réforme des retraites à Paris, le 23 mars 2023.

Le commissaire, rompu aux manifestations, a reçu plusieurs fois les honneurs de sa hiérarchie.

Lui et ses services font toutefois l’objet de plusieurs plaintes pour violences et il est mis en cause dans au moins une troisième affaire, où il est visé par un signalement.

 

Chloé Juhel