Un commandant algérien d’AQMI « neutralisé » au Mali

 Un commandant algérien d’AQMI « neutralisé » au Mali

Dans la nuit du 25 au 26 février, une opération de l’armée française a visé Yahia Djouadi – Daphné Benoit / AFP

Lundi 7 mars, l’armée française a annoncé avoir tué un haut cadre algérien du groupe djihadiste Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi). L’opération qui a eu lieu fin février au nord du Mali a conduit à la neutralisation du djihadiste algérien Yahia Djouadi. Également connu sous le nom de guerre d’Abou Ammar Al Jazairi, l’émir était un vétéran de la guerre civile algérienne et de la Libye.

Dans la nuit du 25 au 26 février, une opération de l’armée française a visé Yahia Djouadi. Ce cadre historique d’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) se trouvait à environ 100 km au nord de Tombouctou dans le nord du Mali.

Après avoir été localisé et identifié dans une zone connue pour être un refuge des groupes appartenant à Aqmi, au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à la nébuleuse Al-Qaida, « il a été neutralisé par une intervention au sol », détaille l’état-major dans un communiqué.

 

Cadre historique d’AQMI

Abou Ammar Al Jazairi a fait ses classes dans le maquis au sein du Groupe islamique armé (GIA), pendant la décennie noire algérienne. Il a ensuite rejoint le groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). Organisation au sein de laquelle il a gravi les échelons, jusqu’à devenir conseiller militaire de l’émir historique Abdelmalek Droukdal.

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Ce dernier le nomme émir du Sahara, en remplacement de Mokhtar Belmokhtar en 2007. Mais, il perd ce commandement en 2011 pour ne pas avoir su gérer la rivalité entre Belmokhtar et Abou Zeïd. Il devient par la suite émir d’AQMI pour la Libye en 2015. À la suite des neutralisations successives des cadres d’AQMI à partir de 2015, il doit rejoindre le Mali en 2019. Depuis, il y assurait un rôle de coordinateur financier et logistique pour le groupe.

 

La plus-value française au Mali

Cette annonce intervient alors que la France et ses partenaires ont entamé leur retrait du Mali dont les autorités mènent un bras de fer diplomatique avec Paris. Ce succès contraste par ailleurs avec l’attaque djihadiste qui a eu lieu le 4 mars contre la base de Mondoro de l’armée malienne. L’opération a fait au moins 27 morts et 33 blessés parmi les soldats maliens.

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Contrairement à une action similaire qui avait été repoussée au même endroit, les Maliens n’ont cette fois pas demandé d’appui à l’armée française. En janvier 2021, la coordination entre l’armée malienne et Barkhane avait permis de mettre en déroute une centaine d’assaillants qui tentaient de s’emparer du camp. Les forces Barkhane avaient alors engagé deux hélicoptères de combat Tigre et deux avions de chasse Mirage 2000 en soutien.