Un « bal antiraciste » pour Aya Nakamura devant le siège du RN
Des militants de SOS Racisme dénoncent les propos de Marine Le Pen concernant la participation de Aya Nakamura à la cérémonie d’ouverture des JO.
Un « bal antiraciste » sous les fenêtres du Rassemblement national, c’était hier, le 24 mars. Aya Nakamura fait l’objet d’attaques racistes depuis l’annonce, fin février, qu’elle pourrait interpréter des chansons d’Edith Piaf lors de la cérémonie.
La présidente des députés RN, Marine Le Pen, s’est opposée à une telle perspective en accusant le président Emmanuel Macron de vouloir « diviser » et « humilier » les Français.
Elle avait invoqué le fait « qu’elle ne chante pas français ». « Ce n’est pas un beau symbole, honnêtement (…), je ne vais même pas vous parler de l’entourage… Je vais vous parler de sa tenue, de sa vulgarité, du fait qu’elle ne chante pas français, elle ne chante d’ailleurs pas étranger non plus, elle chante on ne sait pas quoi. (…) Ce n’est pas du métissage, c’est du n’importe quoi », a fustigé Marine Le Pen, qui a interrogé « l’image que l’on veut donner de notre pays ».
Renvoi à Bamako
En réponse, une vingtaine de militants antiracistes ont dansé au son des tubes de la franco-malienne et d’Edith Piaf, diffusés à pleins tubes devant le siège du parti aux portes closes.
« On s’apprête à accueillir l’ensemble du monde à l’occasion des JO et on a une polémique parce que notre plus grande artiste francophone, certains veulent la renvoyer symboliquement – et pas peut-être que symboliquement – à Bamako », a déploré le président de SOS Racisme, Dominique Sopo.
Aya Nakamura est la chanteuse francophone la plus écoutée dans le monde depuis « Djadja », en 2018. Fin 2022, elle a produit un show interactif dans « Fortnite », blockbuster du jeu vidéo friand de ce genre de collaborations. Ce type de passerelles est réservé aux mégastars mondiales, comme le rappeur américain Travis Scott ou la vedette brésilienne du foot Neymar.
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