Un ancien dirigeant fondateur du Polisario dénonce les tortionnaires de Tindouf

Ahmed Mohamed Lkher (gauche), ancien dirigeant fondateur du Polisario, lors de la rencontre organisée par la Coalition sahraouie pour la défense des victimes de la prison Rachid à Tindouf et l’Union socialiste des forces populaires, à Rabat, le 14 février 2025.
D’anciens détenus des prisons du Polisario à Tindouf ont livré, le 14 février à Rabat, des témoignages poignants et douloureux sur les conditions inhumaines qu’ils ont subies tout au long de leur détention.
Lors d’une rencontre organisée par la Coalition sahraouie pour la défense des victimes de la prison Rachid à Tindouf et l’Union socialiste des forces populaires (USFP), ces anciens prisonniers ont révélé les graves violations et pratiques abjectes, contraires à toutes les conventions internationales, qu’ils ont endurées dans ces geôles de la honte.
Ils ont souligné que ces violations n’étaient pas des cas isolés, mais s’inscrivaient dans un système criminel organisé, clairement parrainé par l’Algérie.
Ce régime de terreur, aux conséquences sociales et psychologiques profondes, continue de hanter les victimes et leurs familles. « Ces atrocités transpercent notre mémoire collective et font saigner le cœur des familles des kidnappés et de ceux dont le sort reste inconnu », ont-ils déclaré, évoquant les horreurs de la prison Rachid.
Selon Ahmed Mohamed Lkher, ancien commissaire politique du Polisario et président de la Coalition sahraouie pour la défense des victimes de la prison de Rachid à Tindouf, qui a passé 14 ans dans les prisons du mouvement séparatiste – dont 10 ans en isolement –, les détenus subissaient les pires formes de torture. Il a détaillé ces sévices : exécutions collectives, incinération des cadavres, arrachage des dents et brûlures infligées aux prisonniers.
L’ancien prisonnier, l’un des dirigeants fondateurs du Polisario avant de revenir au Maroc, a dressé un tableau sombre des camps de Tindouf. Il a notamment relaté un incident au cours duquel un homme a été tué devant sa femme et ses enfants, avant que cette dernière ne soit séparée de ses enfants et exécutée de sang-froid. Une scène glaçante, révélatrice des atrocités commises dans les centres de détention de Tindouf.
Les organisateurs ont précisé que cette rencontre visait à dénoncer les graves violations des droits humains perpétrées dans la prison Rachid. Ces geôles sont le théâtre de formes inédites de torture physique et psychologique, comme l’attestent de nombreux documents, témoignages et rapports internationaux décrivant des abus systématiques.
À cette occasion, une exposition photographique sur les violations des droits humains dans les prisons de Tindouf a été organisée, ainsi qu’une projection du film Oum Cheggag. Ce documentaire retrace une étape importante de l’histoire du Maroc et met en lumière les liens indéfectibles entre les populations des provinces du Sud et la Mère patrie.