Ukraine. Un collectif d’avocats marocains au procès en appel de Brahim Saadoun

 Ukraine. Un collectif d’avocats marocains au procès en appel de Brahim Saadoun

Le Marocain Brahim Saadoun (centre) et les Britanniques Aiden Aslin et Shaun Pinner, lors de leur procès devant un tribunal à Donetsk. © Konstantin Mihalchevskiy / Sputnik / AFP

Un collectif d’avocats marocains se rendra à Donetsk pour suivre le procès en appel de l’étudiant marocain Brahim Saadoun, devant un tribunal à Donetsk.

 

Le Marocain a été condamné à  la peine capitale après avoir été capturé par les forces pro-russes au Donbass en Ukraine. Selon le président de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) Aziz Ghali, Saadoun n’a pas la nationalité ukrainienne car il est détenteur d’une carte de séjour toujours valide et que ce titre est retiré officiellement si la nationalité est octroyée à un demandeur.

Aziz Ghali a indiqué, mardi 21 juin lors d’une conférence de presse à Rabat, que l’ONG suit ce dossier de prés et elle a contacté les autorités russes pour avoir le dossier judicaire de Brahim Saadoun, afin de le traduire et le confier à un collectif d’avocats marocains qui ont eu l’aval des autorités russes pour suivre le procès en appel.

Selon la même source, les autorités russes ne mentionnent pas le Maroc quant elles évoquent les combattants étrangers originaires d’Afrique, capturés par les forces russes en Ukraine. Les Russes mentionnent le Sénégal, la Guinée, le Gabon et le Nigéria comme pays d’origine de combattants africains capturés.

D’autre part la Coalition marocaine contre la peine de mort a mandaté des avocats pour suivre le procès sans pour autant plaider, car les autorités pro-russes au Donbass en Ukraine n’ont autorisé aucun avocat étranger pour plaider devant un tribunal. Ils sont 4 à risquer la peine de mort en Ukraine : 3 Britanniques (Andrew Hill, Aiden Aslin, Shaun Pinner) et le Marocain Brahim Saadoun.

Faisant partie de la Ligue internationale de défense de l’Ukraine (LIDU), les Anglo-saxons ont été arrêtés près de Marioupol par les forces séparatistes de Donetsk. Brahim Saadoun pour sa part, a été capturé dans le Donbass.

Le gouvernement de Donetsk affirme avoir commis d’office des avocats pour les étrangers sur son sol. La ministre des Affaires étrangères de l’entité séparatiste affirme même que « ni le Maroc ni la Grande-Bretagne n’ont contacté notre pays ». Selon elle, les deux pays « ne sont pas intéressés par le sort de leurs citoyens. » Une information démentie par Aziz Ghali, qui a affirmé que le Conseil national des droits de l’homme au Maroc suit le dossier et que l’AMDH est en contact avec l’avocat commis d’office de Brahim Saadoun.

Le Conseil national des droits de l’homme avait déjà appelé les autorités russes à garantir un « procès équitable » à l’étudiant marocain. La Coalition marocaine contre la peine de mort et les Réseaux des avocats et des journalistes contre la peine de mort ont aussi demandé l’intervention des autorités marocaines pour « sauver » et « libérer » Brahim Saadoun, condamné à mort au Donbass, lors d’un procès qualifié par les observateurs indépendants de « simulacre de jugement sans légitimité » et de « procès spectacle illégal ».

 

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