Ukraine : À L’ONU, l’Algérie et la Tunisie refusent de boycotter la Russie

 Ukraine : À L’ONU, l’Algérie et la Tunisie refusent de boycotter la Russie

La plupart des délégations ont boycotté l’intervention russe à la Conférence sur le désarmement

À la Conférence du Désarmement, de nombreuses délégations ont boycotté l’intervention du chef de la diplomatie russe. Parmi les diplomates qui ne se sont pas joints au mouvement, figuraient notamment les délégations de la Tunisie et de l’Algérie. Une réaction en ligne avec leurs réactions à l’invasion de l’Ukraine.

 

L’Algérie et la Tunisie se sont jusqu’à présent abstenues de critiquer ouvertement Moscou pour son attaque de l’Ukraine. Mardi, alors que se tenait une session de la Conférence du Désarmement, les délégués tunisiens et algériens n’ont pas suivi le large mouvement de boycott de la Russie.

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Au moment où le discours du chef de la diplomatie russe était diffusé, de nombreux pays, dont les pays occidentaux, ont ostensiblement quitté la salle. Le ministre russe aurait dû venir en personne à Genève, mais il a annulé lundi sa venue en invoquant les « sanctions antirusses » qui lui interdisent le survol de l’Union européenne. Parmi les pays restants figuraient entre autres le Yémen, le Venezuela, la Syrie. Ces deux derniers étant de proches alliés de la Russie.

Large boycott à Genève

À l’extérieur, des applaudissements nourris ont accueilli le boycott. Il est « important de montrer un geste de solidarité avec nos amis ukrainiens », a déclaré Yann Hwang, l’ambassadeur français auprès de la Conférence du Désarmement. Cette instance multilatérale pour les négociations dans le domaine du désarmement ne fait pas partie des organisations onusiennes. Mais, le directeur général de l’Office des Nations unies à Genève remplit les fonctions de Secrétaire général de la Conférence du Désarmement. Sa salle des discussions se trouve en outre au siège de l’ONU à Genève.

Sergueï Lavrov a aussi été massivement boycotté au Conseil des droits de l’homme de l’ONU le même jour. Comme à la Conférence du Désarmement, les diplomates ont quitté en très grand nombre le Conseil, quelques secondes avant la diffusion du discours du chef de la diplomatie russe.

Jeu d’équilibriste de l’Algérie

À l’annonce du déclenchement de la guerre, Alger et Tunis ont préféré ménager Moscou. Comme de nombreux pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, l’Algérie et la Tunisie sont en effet largement dépendantes de la Russie, mais aussi de l’Ukraine. Notamment pour leurs importations de céréales, dont les deux pays sont grandement déficitaires.

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Tunis s’est ainsi contenté d’appeler les parties « à œuvrer à régler le conflit par des moyens pacifiques ». Même tonalité à Alger, qui tente même de jouer sur les deux tableaux. Tout en s’abstenant de froisser son principal fournisseur de blé, mais aussi d’armes, le pays a proposé aux Européens d’augmenter ses livraisons de gaz pour faire face à la possible pénurie.

L’Algérie fournit actuellement près de 12 % du gaz que consomment les Européens. Principalement l’Italie, l’Espagne et, dans une moindre mesure, la France. Alors que jusqu’à présent, la Russie détenait près de la moitié des parts de marché.