Migration : En finir avec les « hotspots »

 Migration : En finir avec les « hotspots »

Des migrants font la queue à un point de distribution de nourriture organisé par des bénévoles aux alentours de Belgrade


Alors que le redoux semble s'être imposé sur le sud et l'ouest de l'Europe, les associations venant en aide aux migrants tirent un bilan très négatif de la vague de froid qui a balayé le vieux continent. Migreurop attire l'attention sur le fait qu'après avoir échappé à la mort dans les eaux de la Méditerranée, migrants et réfugiés ont fait face à des températures polaires dans les camps grecs, dans le plus grand dénuement et dans la plus grande indifférence de la part des pays de l'UE.  


Piège de glace


Selon le réseau Migreurop, ce sont près de 15 000 personnes qui sont cloisonnées dans les "hotspots" des îles grecques, en proie au froid glacial tout le mois de janvier. Si la température est  en hausse dans le sud de l'Europe, les chemins des  "routes des Balkans" restent hostiles : « Des milliers d’autres [migrants, ndlr] sont bloqués, dans une urgence humanitaire et un froid extrême, sur les "routes des Balkans" fermées par les membres de l’UE et leurs alliés ».


Censées être temporaires, les « solutions hotspots » ont été mises en place au printemps dernier, pour accueillir réfugiés et migrants afin de mieux les dispatcher vers les pays européens. Vraisemblablement, la Commission européenne et les membres du Conseil européen n'ont pas anticipés le fait que ces lieux, qui devaient uniquement être des lieux de transit, puissent perdurer au-delà de la période estival, voire automnale, si l'on considère les conditions d'hébergement : « Seuls des camps de toile ont été prévus pour des exilés « stockés » dans l’attente de l’organisation des retours forcés ».


 


Que fait l'Europe ?


Aujourd'hui, les velléités de « relocalisation », prévue initialement par les Etats membres, sont plus que jamais remises en question. « La Commission européenne et les États membres n’ont jamais cru à la "relocalisation", dispositif censé "soulager" les pays de première ligne (Grèce et Italie) et permettre aux hotspots de ne pas devenir des lieux durables de relégation "d’indésirables" » selon le réseau Migreurop.


Des migrants sont morts de froid dans les camps grecs, et dans l'Europe de l'Est, durant ce mois de janvier et si la tendance est au redoux, il n'est pas exclu qu'une nouvelle vague venant du grand nord ne s'abatte une nouvelle fois sur toute l'Europe.


Pour le réseau d'aide aux migrants et réfugiés, les décideurs européens ne peuvent plus se cacher : « La fermeture des hotspots ainsi que l’organisation d’un accès au séjour et d’un accueil durables relèvent du pouvoir des responsables européens ». Trouver des vraies solutions pour fermer les hotspots, mettre en place une réelle politique d'accueil.


Les pays européens devront faire face à leurs responsabilités s'ils veulent enfin agir concrètement et ne pas laisser mourir tant de réfugiés dans le froid ou dans les eaux mortifères de la Méditerranée.


CH. Célinain