Migrants : l’UE discute, les morts en mer Méditerranée s’accumulent

 Migrants : l’UE discute, les morts en mer Méditerranée s’accumulent

Italie – Rome


Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), 2.072 migrants sont morts en tentant de traverser la Méditerranée ces six derniers mois, une base qui place 2017 parmi les années les plus meurtrières. Aujourd'hui, à Rome, les ministres des Affaires étrangères de pays européens et de pays africains d’origine et de transit des migrants se réunissaient pour trouver des solutions à la « crise migratoire ». Malgré ces paroles, les missions de sauvetage en mer Méditerranée sont bien assurées par des ONG…


Les associations et ONG sauvent des vies


Aujourd'hui, les ONG et associations tentent d'endiguer la vague de migrants morts en mer Méditerranée, alors que les politiques européennes s'éloignent de plus en plus d'une stratégie de recherche et de secours. Ce sont des associations comme SOS Méditerranée qui ont pris le relais. Composée de plusieurs antennes en France, mais aussi en Europe (Allemagne, Italie), cette association affrète un bateau, l'Aquarius, pour faire des missions de sauvetage, principalement en Méditerranée centrale, passage le plus mortel pour les personne qui quittent l'Afrique pour venir en Europe.


Marie Rajablat, membre de l'association, est l'auteur du livre « Les naufragés de l’enfer », une série de témoignages de migrants recueillis sur l’Aquarius au cœur de la mer Méditerranée. Pour cette dernière, le nombre de morts en Méditerranée a longtemps été minimisé et il ne faut pas refaire la même erreur : « Les gens meurent en Méditerranée centrale depuis les années 2000. Ça ne s'est su que ces quatre ou cinq dernières années. Nous voudrions faire en sorte, avec ce livre par exemple, qu'il n'y ait pas un trou noir aussi long ».


La solution libyenne


L'Italie accueille dans ses ports la majorité des bateaux revenant des missions de sauvetage en mer Méditerranée. Une situation que ce pays ne veut plus être le seul à supporter et l'a fait savoir en menaçant de fermer l'entrée de ses ports aux bateaux étrangers transportant des migrants secourus en Méditerranée.


C'est pourquoi,  les ministres des Affaires étrangères de pays européens et de pays africains d’origine et de transit des migrants se réunissaient aujourd'hui à Rome et, dans la même journée, les ministres de l'Intérieur de l'Union européenne se réunissent à Tallinn (Estonie) pour réfléchir à un « plan d'urgence ».


A l'image de ses confrères européens, le ministre italien des Affaires étrangères, Angelino Alfano oriente la réflexion vers plus de contrôle en Libye et le renforcement de la lutte contre les passeurs : « Pour faire baisser le nombre de ceux qui arrivent chez nous, il faut faire baisser le nombre de ceux qui arrivent en Libye. Ne pas agir seulement au nord ou en mer, mais aussi à la frontière sud ».


Les solutions proposées convergent donc vers « l'aide » à la Libye; cependant l'expérience a montré que les « candidats » à la traversée de la Méditerranée pouvaient trouver des parcours alternatifs et le problème restera le même : nombre d'entre eux risqueront leur vie sur des embarcations de fortune…


CH. Célinain