Tentative de coup d’Etat militaire en Turquie
URGENT. La situation est confuse en Turquie. Le Premier ministre turc Binali Yildirim dénonce un coup d'état militaire. Un communiqué de l’armée titré « communiqué numéro 1 » annonce avoir pris le pouvoir « pour préserver la démocratie et les droits de l’homme ». Des avions de guerre ont été entendus à basse altitude dans la capitale. Les ponts du détroit du Bosphore sont partiellement bloqués par des forces de sécurité.
Mise à jour (minuit) : des milliers de citoyens turcs ont répondu à l'appel du président turc élu Erdogan et sont descendu dans la rue rejeter le coup d'Etat militaire. Selon un bilan provisoire, 17 policiers auraient été tués aux abords des points stratégiques, et un hélicoptère des putschistes a été abattu.
Mise à jour (01:00) : Reprise de la TV publique TRT des mains des putschistes.
Des coups de feu ont été entendus au centre-ville de la capitale Ankara, dans la soirée du vendredi 15 juillet, puis des avions de guerre et des hélicoptères ont été vus survolant à très basse altitude le ciel de la ville. Des tanks militaires ont été rapidement postés devant l'aéroport Ataturk à Istanbul, théâtre du dernier attentat terroriste en date. Le bâtiment du siège de la télévision et la radio nationale est également sous contrôle de l'armée. Une journaliste, visiblement sous l'emprise de la peur, lit le communiqué de l'armée qui annonce un couvre-feu général.
Des soldats sont en ce moment déployés en grand nombre dans ces deux plus grandes villes, installant des barbelés et annonçant « la désobéissance ». La direction de la police rappelle tous ses hommes. Les réseaux sociaux sont par ailleurs bloqués. Dans des mails et des sms envoyés à la population, l'AKP appelle les citoyens à descendre dans la rue pour soutenir le gouvernement et minimise la portée du putsch.
Des explosions ont été entendues dans le siège des renseignements généraux, considérées comme loyales à Erdogan.
Le chef du Parti du Mouvement national, quatrième force politique du pays, a rejeté le coup d'Etat et se dit attaché à la démocratie.
Ce n’est pas la première fois qu’un putsch de ce type a lieu dans un pays cela dit stable depuis plusieurs années, mais dans une région du monde particulièrement volatile où l'armée turque est l'une des plus puissantes de la région. En 2014, un procès s'est tenu pour juger une tentative de putsch comparable datant de 1997.
Des analystes avancent que l’armée entend ainsi mettre fin à ce qu’il considère comme l’hégémonie de l’AKP depuis plus d’une décennie de « pouvoir absolu » du président élu Erdogan. Ce dernier serait en sécurité, tandis qu'un groupe de militaires est détenu à Ankara parmi lesquels le chef d'Etat-major, par la faction putschiste, annonce une source gouvernementale. Le siège de l'AKP est encerclé par l'armée. Nous y reviendrons.
Seif Soudani