[Vidéo] Youssef Chahed : « La Tunisie est menacée par une mafia politico-médiatique »
Tenue vestimentaire décontractée, le candidat à l’élection présidentielle anticipée Youssef Chahed a rencontré mercredi soir 28 août des personnalités indépendantes et des représentants de la société civile dans un cadre intimiste pour leur présenter quelques éléments de son programme. Images exclusives Le Courrier de l’Atlas.
« Je ne vous cache pas que nos rangs sont encore dispersés », a mis en garde le candidat Chahed en entame de discours
Il s’agit de la première sortie de ce genre pour le candidat Chahed qui y rencontrait des figures hors Tahya Tounes, son parti politique, dans un hôtel des Berges du lac de Tunis.
Lors de cette réunion aux allures de tour de chauffe de précampagne, le chef du gouvernement aux pouvoirs sciemment suspendus a d’abor défendu son bilan à l’aune de « la situation difficile dans la quelle il a trouvé le pays ». Sans langue de bois, il a notamment dénoncé « la culture héréditaire » qui a « fait perdre du temps au pays », allusion directe aux guerres intestines qui ont coûté à Nidaa Tounes son implosion.
Introspectif, Chahed a ensuite reconnu un certain déficit de communication gouvernementale. Des lacunes qu’il compte donc combler via des déplacements en région dans le court temps imparti par la campagne électorale à partir du 2 septembre prochain.
Sorte de premier axe régissant ses priorités, le quadragénaire a eu des mots durs pour ce qu’il qualifie de « véritable mafia politico-médiatique » qui gangrène le pays selon le candidat qui est revenu sur les motifs peu avouables ayant poussé certains de ses adversaires à se présenter à cette élection. « Une fois élu, le seul chantier constitutionnel que j’engagerais serait la suppression de l’immunité », s’est-il ainsi engagé.
« Aujourd’hui, ce dont nous avons besoin c’est un candidat qui a déjà été aux responsabilités et qui connait les rouages de l’Etat », poursuit-il. L’expérience comme gage de gain de temps, associée à la fermeté (« une Tunisie plus forte » a d’ailleurs été choisi comme slogan de campagne) dans la guerre contre la corruption, constituent de fait deux des principaux arguments de campagne du candidat.