[Vidéo] Moudhafer Labidi : « La classe politique est responsable de la situation économique du pays »

 [Vidéo] Moudhafer Labidi : « La classe politique est responsable de la situation économique du pays »


Jeune activiste du Bassin minier et ancien prisonnier politique, Moudhafer Labidi a été reçu jeudi 23 juillet par le ministre chargé des relations avec la société civile, Kamel Jendoubi, dans le cadre d’une médiation dont le ministre est chargé pour désamorcer la crise sociale qui touche le secteur sensible du transport du phosphate. Entretien vidéo.




 


Tout juste arrivé à Tunis, Moudhafer Labidi rapporte que sur le chemin qui le conduit de son Redeyef natal à la capitale, le transport du phosphate par voie routière est une pratique prospère qui se poursuit. Malgré la reprise du travail sur quatre sites industriels de Gafsa, après la récente levée partielle des sit-in, la question de la concurrence faite au transport ferroviaire demeure problématique.


Cela fait plusieurs mois en effet que le cheminement du précieux produit est acheminé via des poids lourds. Pour la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), qui emploie 6000 personnes, cela résulte en un manque à gagner estimé à plusieurs dizaines de millions de dinars en 2014, résultant en une crise structurelle à l’échelle de l’économie du pays. « Nous sommes incapables de garantir la sécurité des chemins de fers », affirme l’entreprise publique.


Fils de Béchir Labidi, l’un des leaders historiques de la gauche radicale, Moudhafar Labidi revient sur la situation sociale toujours instable à Redeyef, vivier chronique de la contestation en l’absence d’infrastructures et d’opportunités d’emploi en dehors de la CPG. Son père signait en juin 2015 une tribune à charge contre l’actuel ministre responsable de la cellule de crise, dans laquelle il explique que Kamel Jendoubi « ne saurait résoudre cet épineux dossier depuis ses bureaux à Tunis ».


A l'aune du redéploiement de l'état d'urgence, les craintes de criminalisation croissante des mouvements sociaux sont plus fondées que jamais.


 


Seif Soudani