[Vidéo] Mohamed Abbou : « Le président de la République a-t-il encore toute sa tête ? »
Vendredi 27 mai se tenait une conférence autour de la justice transitionnelle, à l’initiative du Center for the Study of Islam and Democracy (CSID). Y étaient conviées Oula Ben Nejma de L'IVD, Habib El Korbi professeur de droit constitutionnel, et Mohamed Abou fondateur du parti Attayar. Ce dernier a livré une tirade sans langue de bois contre le nouveau pouvoir dans ses deux versants présidence de la République et Ennahdha.
Selon Souad Goussami Hajji membre du CSID, s’arrêter un instant sur le pourquoi et le comment de la justice transitionnelle n’est pas obsolète et trouve sa pertinence dans le fait que les attaques et la diabolisation contre ce processus n’ont fait que croître récemment.
Pour le juriste Habib Korbi, « la justice transitionnelle n’est pas un long fleuve tranquille. C’est un combat permanent », tandis que Oula Ben Nejma a rappelé que la loi tunisienne a consacré en la matière la définition la plus large de l’expression « victime » de l’ancien régime, tout en insistant sur le fait que les campagnes de dénigrement du type « combien coûte le kilo de militantisme » ont beaucoup affecté les victimes.
Mais c’est l’ancien constituant Mohamed Abbou qui eût les mots les plus durs pour l’actuel pouvoir à la tribune du CSID, ONG pourtant connue pour sa proximité avec ce qu’on appelait jusqu’au 20 mai dernier l’islam politique.
« Au lendemain de l’attaque terroriste du Bardo en 2015, le président de la République Béji Caïd Essebsi faisait un discours pour en tirer les conséquences : il faut procéder à la réconciliation économique… Quel rapport y a-t-il entre cette tragédie et la nécessité de la réconciliation avec les hommes d’affaire ? », ironise Abbou.
« En 1987, lorsque Habib Bourguiba avait officiellement 84 ans, il était capable de nommer un ministre le matin pour le révoquer dans l’après-midi. A ma connaissance le président est jusqu’à preuve du contraire encore en possession de ses facultés mentales, mais on est en droit d’en douter » a-t-il ajouté, en commentant l’actuelle tendance de normalisation de la corruption au nom de la réconciliation nationale globale.
S.S